Marie embrasse ta mère
Je ne te reconnais pas
Ils t'ont maquillée
Les pommettes écarlates
Je me penche vers toi
Et embrasse ton front glacé
Mes lèvres brûlent au contact
De ta tête de poupée en porcelaine
Je ne ressens plus rien
Je me souviens de toi
Au milieu des rangs de vigne
Le sécateur à la main
Appelant le porteur
Ton panier plein
De raisins couleur sang
Juteux dégoulinants
Tu riais
Tes hurlements résonnent
Au fond de ma mémoire
Rauques
Animals
Ils viennent te chercher
Te ligoter
Ton visage se teint
D'une pâle lueur bleuâtre
Tes yeux gris acier
Transpirent de terreur
De la bave s'écoule
De ta bouche tordue
Je m'enfuis
Mon Dieu je t'en supplie
Protège-moi
Tu hurles mon nom
Dans les couloirs vides
Ils sont là aux aguets
Prêts à te poser sur les tempes
Les électrodes
Qui secouent ton corps
De soubresauts puissants
Réguliers
Je te retrouve au matin
Tes yeux hagards se posent sur moi
Qui es-tu
Je meurs
L'aiguille précise se plante
A travers la toile de coton tendue
Les fils blêmes soyeux
Recouvrent ton corps décharné
Ton regard contemple l'horreur
De notre monde ténébreux
Mon Dieu mon Dieu
Pourquoi m'as-tu abandonné
Le long des allées
Les tombeaux se referment
Cyprès majestueux
Gardiens du temple silencieux
Quel est ce murmure
Vos âmes torturées
Se languissent de moi
Que n'ai-je espoir
De vous retrouver
Olympe ouvre grand tes portes
Je sens ton souffle rassurant
Que les cieux m'accueillent
Dans le brouillard infini
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