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❤️Ode à ma mère

Ô ma mère

Toi qui m'a enfantée

Toi qui m'a chérie

Envers et contre tout

Envers et contre tous

Je ne t'ai pas assez aimée

Je ne t'ai pas assez chérie


Tu me le disais pourtant souvent

Tu verras quand je ne serai plus là

Tu me regretteras

Ô combien je te regrette

Tu es présente dans mon cœur

Tous les jours que le bon dieu donne

Ma peine est immense


J'aurais dû comprendre

Que tu m'aimais

Par-dessus tout

Que tu me chérissais

Même si tu avais du mal à l'exprimer 

La maladie t'empêchait 

D'être là à mes côtés 

Lorsque je pleurais 

Comme je l'ai prié 

Pour que tu guérisses

Ce bon dieu silencieux 


Je ne savais pas quel mal te rongeait 

Personne n'en parlait

On disait Ah Françoise fait sa crise

Mais de quoi 

Mamie et Papi n'ont jamais questionné 

Pourtant quand ils appelaient le médecin 

Et qu'on te maîtrisait avec peine

Et qu'on t'emmenait en ambulance 

Hurlant 

Ils devaient bien savoir au fond d'eux

Que tu ne guérirais jamais 


Ils m'emmenaient te voir 

Au Centre Abbadie à Bordeaux 

J'avais tellement de peine

À te voir cassée 

Par les électrochocs

J'avais quatre ans

Je voulais juste que tu reviennes 

À la maison calme et en paix 

Mais ils te gavaient 

De toutes sortes de médicaments 

Et le plus souvent 

Ils ne marchaient pas longtemps 


Les crises s'enchaînaient

Mamie pleurait et partait au lit

Ou sur son vélo et me disait 

Je vais me jeter sous le train

Je n'en peux plus

Je criais 

Non Mamie 

Je t'en prie

Ne m'abandonne pas 

Mais elle partait perdue


Je me réfugiais auprès de mes lapins

À la funeste destinée du repas du dimanche 

Je pleurais tellement 

Je priais tant

Mais le bon dieu 

Nous avait oubliées 

Toi, moi, Mamie


Ô ma mère 

Ô combien je regrette 

De n'avoir pas compris ta peine

Comme j'aurais aimé 

Savoir, connaître ce mal

Qui te consumait 

Mais le fleuve de la maladie

T'emportait loin de moi

Dans ses remous

Ses torrents de boue

Tes hurlements résonnent

Encore et toujours à mes oreilles 


Comme j'aimais les rares accalmies

Quand on allait se promener 

Dans les vignes aux alentours

Et que tu me racontais

Les histoires du passé 

Tu aimais tant ta grand-mère 

Et les quelques moments 

De joie avec tes cousins 

Qui t'appelaient Fanfan

J'aimais ces dimanches

Quand tu nous cuisinais

Tes bons plats d'antan

Et que papa nous faisait rigoler


Hélas je ne t'ai pas assez aimée 

Ma chère Maman 

Ô combien je le regrette


*  *  *


©MA_Read

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