Aujourd'hui, j'ai participé à une étude sur l’annonce du diagnostic de troubles bipolaires dans le cadre d'un projet de recherche mené par une interne en psychiatrie, en vue de la préparation d'une thèse de doctorat en médecine sous la direction de Professeur Gilles Bertschy, Chef du Pôle de Psychiatrie, santé mentale et addictologie, Responsable du Service de psychiatrie II, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, INSERM U1114.
Cette étude porte sur l'annonce du diagnostic de trouble bipolaire. L'objectif est de recueillir le ressenti du patient et ses attentes concernant cette annonce de diagnostic. Cette enquête devrait permettre d'amener des propositions d'amélioration.
Pour cela, chaque participant bénéficie d'un entretien individuel unique. La participation à cette recherche est volontaire. Il est possible de se retirer à tout moment. Dans les travaux produits à partir de cette étude, les données seront anonymisées. Afin de pouvoir être inclus, les participants doivent être majeurs et présenter un trouble bipolaire stabilisé.
L'appel à témoignages a été transmis via le fichier adresses e-mail de l'UNAFAM. Pr. Bertschy avait remarqué que les échanges dans le cadre du groupe de parole pour patients souffrant de troubles bipolaires et proches qu'il co-anime une fois par mois à Strasbourg, ont souvent abordé la difficulté des psychiatres à être attentif aux besoins des patients et que certains seraient peut-être intéressés d'aider une jeune psychiatre à contribuer à développer cette attention aux besoins des patients.
J'ai donc répondu aux questions aujourd'hui par Skype et parlé des circonstances de l'énorme retard de diagnostic en ce qui me concerne puisque on m'a annoncé mon trouble bipolaire en 2015 à l'âge de 56 ans !
J'ai parlé de ma stupéfaction, de mon désarroi, de mes inquiétudes, du manque d'informations sur cette pathologie lors de l'annonce et après, de l'incompréhension et de l'omerta de l'entourage, du rejet, du manque de formation des médecins généralistes et parfois même des psychiatres eux-mêmes, de la nécessité d'une grille de questions cruciales à poser aux patients en cas de doute afin d'établir un diagnostic fiable et rapide, de l'intérêt de référer le patient à un Centre Expert Fondamental...
Pour ma part, je crois fermement que l'annonce du diagnostic devrait être faite dans les mêmes conditions que l'annonce d'un cancer ou du VIH ou n'importe quelle pathologie chronique grave et potentiellement mortelle en soulignant toutefois que grâce à un traitement adapté et à de la psychothérapie régulière, on peut être stabilisé et vivre sereinement ! 😊
Texte rédigé le 5 mai 2020
Auteur: Bipolaire On Air
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