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🍇Souvenirs d'enfance | La vigne et les saisons

🍇Je suis née dans un petit village en Gironde à 30 km de Bordeaux et à 7 km de Saint-Émilion. Je suis issue d'une famille paysanne et artisane. Les parents de ma grand-mère travaillaient pour un châtelain à la fin du 19e siècle dans le Périgord. Ma grand-mère vécut dans la pauvreté la plus totale. Je vis le jour dans notre maison familiale en pierre de taille qui avait poussé comme les racines de champignons durant 400 ans. Mon village se trouve au milieu des vignobles du Bordelais et au bord de la Dordogne. Moi je vivais au Bourg et j'avais des amis qui vivaient au Port. Les cloches de l'église gothique qui dominait le village en haut de la colline, rythmaient la journée de labeur en égrenant les heures. 

Ma grand-mère me racontait que quand j'étais bébé, elle me posait au bout du rang de vigne sur une couverture pendant qu'elle travaillait. Son temps était partagé entre les travaux de la vigne en toutes saisons et la gestion de la maison. Je me souviens qu'elle devait faire à manger pour tous les ouvriers de mon grand-père qui était menuisier. Mon grand-père avait son atelier derrière la maison. Petite, je m'amusais au milieu des machines très dangereuses comme la scie circulaire et je fabriquais des objets avec des bouts de bois et des clous. On ne me surveillait pas vraiment. 

J'aidais ma grand-mère à écosser les haricots, dénoyauter les prunes, recueillir les fleurs de tilleul sur les branches coupées accumulées dans la cour au mois d'août et qu'on faisait sécher au grenier pour faire des tisanes toute l'année. Je l'observais avec horreur saigner les lamproies vivantes pour récupérer le sang au bout de 24h avant de les ébouillanter et les cuisiner avec du vin rouge.  Elle me demandait de l'aider à égorger les lapins et leur retirer leur peau et fourrure alors qu'ils étaient encore tièdes et leurs entrailles fumantes jetées aux chats qui les dévoraient. Je m'occupais des lapins dans leurs clapiers tout au long de l'année. Il fallait les nourrir avec des herbes comme le cénisson que nous ramassions dans les rangs de vignes, nettoyer les clapiers et les injecter lorsqu'ils attrapaient la myxomatose. La vie à la campagne n'est pas tendre. Les gens sont rudes...

Je suivais mon grand-père au jardin. Il m'apprenait à connaître les plantes, les arbres, les légumes, les oiseaux et les insectes, à tailler les fruitiers, à ramasser les baraganes et la doucette dans les vignes, à ramasser les sarments après la taille pour en faire des fagots dont on se servait pour faire les grillades d'entrecôte enfin pas très souvent. En fait, on faisait tout griller avec les sarments, les gros cèpes de Bordeaux qu'on ramassait à l'automne dans les forêts environnantes, les gâts comme on les appelait tout plein d'arêtes (aloses) pêchées dans la Dordogne, les tartines de pain le matin, qu'on appelait des grillettes. On avait aussi une cuisinière à bois sur laquelle ma grand-mère cuisinait de bons plats. On se chauffait l'hiver avec des grosses bûches qui flambaient dans la cheminée mais le feu s'éteignait le soir et le matin il faisait froid. C'était le premier travail de ma grand-mère que d'allumer le feu dans la cheminée. Ma grand-mère était une femme élevée à la dure qui tentait maladroitement de m'élever tendrement... 

Je me souviens de sa chaise basse un peu comme un Prie-Dieu dans une église sur laquelle je m'asseyais tout près du feu et je jouais avec les pincettes remuant les braises. J'aimais bien scruter les braises rouges, mon visage rougi par la chaleur. Je ne jouais pas très souvent avec mes poupées en porcelaine dures comme des corps gisants. De temps en temps, je leur préparais un festin de terre et de vers mais le plus souvent, lorsque je n'étais pas à l'école, je participais à tous les travaux de la maison et de la vigne qui ne souffrait pas qu'on la délaisse.

J'adorais passer du temps avec mes grands-parents. Mon grand-père était bien occupé avec la menuiserie mais il trouvait toujours le temps d'aider ma grand-mère.

Celle-ci avait de longues journées car elle devait s'occuper des poules et des lapins, faire à manger pour les ouvriers de mon grand-père, travailler à la vigne et au jardin, ramasser les fruits dans le verger, s'occuper de moi quand j'étais bébé et de ma mère qui souffrait de schizophrénie depuis l'adolescence...


Les odeurs et les sensations de mon enfance restent vives dans mes souvenirs. 

Terre, feu, vent, nuages, soleil, chaleur, sécheresse, froid, gel, grêle, pluie, boue, flaques ruisselantes au bout des rangs, vigne, rosiers, herbe, raisins, pêches de vignes, mâche (doucette), baraganes (poireaux sauvages)...

Les travaux dans notre petit vignoble étaient rythmés par les saisons.

En janvier, on taillait la vigne en laissant deux astes principales pour harmoniser son développement. Puis on tirait les sarments pour en faire des fagots qui seraient entassés dans la grange pour plus tard griller l'entrecôte de boeuf ou l'alose dans la cheminée tout au long de l'année.

Dès la mi-février on attachait les tiges restantes aux fils de fer afin que les bourgeons se développent, on glissait les nouvelles branches à l'intérieur des fils de fer sans les casser, favorisant ainsi la pousse harmonieuse de la végétation sur un plan vertical.

De la mi-mars à la mi-mai, on plantait de jeunes pieds de vigne pour remplacer les vieux qui ne produisaient plus. On plantait aussi des rosiers de vigne au début des rangs, en tête de parcelle de vignobles, qui nous aidaient à détecter naturellement les contaminations de certaines maladies de la vigne. Ces rosiers (ou parfois les pêchers de vigne) sont sensibles à des souches de maladies ou d'insectes similaires ou identiques à ceux de la vigne, ils peuvent donc parfois prévenir plus tôt de certaines attaques par des organismes ravageurs de la vigne.

De mi-mai à juillet, on positionnait les rameaux vers le haut, en les maintenant entre deux paires de fil de fer, facilitant ainsi le rognage des rameaux en croissance de façon à former une haie bien régulière.

Puis on effeuillait à la main, afin d'éliminer les feuilles situées à proximité des grappes pour augmenter leur ensoleillement et leur aération et ainsi limiter les risques qu’elles soient atteintes par la pourriture grise.

Enfin, il fallait épamprer les pieds pour éliminer les rameaux issus du tronc qui ne donneraient rien, permettant ainsi aux astes principales de se développer.

Les herbes poussaient vite au printemps dans les rangs de vigne. Pas d'herbicides, le cheval tirait la charrue qui nous aidait à retourner la terre pour enfouir les herbes folles.


Les maladies... On les craignait comme la peste!

On devait sulfater souvent avec la bouillie bordelaise de couleur bleu turquoise, contre l'oïdium, le mildiou et la pourriture grise. De nos jours, on se pose des questions sur le cuivre qui pollue les sols mais dans les années soixante c'était comme ça ! 

La bouillie bordelaise, le remède miracle !

Au départ, une première parade fut trouvée grâce à la bouillie bordelaise, le plus ancien des fongicides de contact anti-mildiou. Contrairement à l’oïdium qui se développe à l’extérieur de la vigne en la recouvrant de mycélium, le mildiou vit à l’intérieur des tissus de la plante. Seul traitement efficace, le sulfate de cuivre. Celui-ci, employé seul, brûle les feuilles de la vigne. Pour neutraliser son acidité, ou la diminuer, on mélange le sulfate de cuivre avec une base, généralement de la chaux ou du carbonate de soude, ce qui forme une sorte de bouillie. La fameuse bouillie bordelaise n’est autre que ce mélange de sulfate de cuivre, de chaux grasse et d’eau à la différence de la bouillie bourguignonne qui remplace la chaux par du carbonate de soude. Pouah! On imagine la pollution des sols... De nos jours, on s'intéresse à des produits moins polluants et plus naturels!

L'histoire du mildiou remonte à 1893 ! Cette année-là, il avait anéanti 50 % de la récolte en France. Depuis, le mildiou constitue encore et toujours une menace pour le vignoble français. Le premier foyer de mildiou fut détecté près de Libourne à 5 kms de mon village de Génissac en Gironde.

Dès lors, années à mildiou et années sans mildiou se succédèrent selon les conditions climatiques avec un leitmotiv : le mildiou aime les années humides, le mildiou n’aime pas le beau temps.

Le mildiou peut causer des dommages directs à la vigne en provoquant la déformation des pousses, des vrilles et des grappes ou en provoquant la chute prématurée des feuilles, ce qui retarde le mûrissement des fruits et augmente la vulnérabilité de la vigne après les blessures dues à l’hiver. 


Puis le phylloxera devint l'Ennemi public n° 1

Le phylloxera bouleversa le vignoble européen.

Vitis vinifera, c'est notre vigne à nous capable de donner du vin contrairement aux autres vitis justes bonnes à faire des plantes d'ornement (vignes vierges, etc.) ou, au mieux, des raisins de table. Elle a résisté à tout, même aux périodes glaciaires !  Cependant elle a bien failli disparaître au XIXe siècle !

En 1860, le vin est partout. C'est l'âge d'or pour ceux qui ont misé sur la quantité plus que sur la qualité. Le développement des moyens de communication, l'industrialisation, l'urbanisation créent des conditions idéales pour les marchands. Produire toujours plus semble la règle, notamment dans le Midi. Alors, on expérimente. Des pépiniéristes tentent d'implanter des ceps américains, réputés productifs et résistants aux maladies. Ce faisant, ils facilitent le débarquement sur le Vieux Continent d'un puceron ailé ravageur, une sorte d'alien qui mue quatre fois avant d'être adulte, passe des feuilles aux racines, où, là encore, il mue de nouveau quatre fois, prolifère par air et sous terre. D'où la difficulté pour les scientifiques d'alors de comprendre le phénomène et de lutter contre. « Les individus qui se multiplient très vite ont deux caractéristiques principales : s'attaquer aux racines et se disperser en fonction de la puissance et de la direction des vents dominants ». Bref, le phylloxera est un ennemi redoutable, le pire que la vigne ait jamais rencontré. En piquant les racines, il provoque des excroissances qui bloquent la circulation de la sève. La plante s'asphyxie et meurt.

Le phylloxera existe depuis le débarquement des premiers colons en Amérique du Nord au XVIIe siècle, mais la vigne s'était adaptée et avait développé des défenses qui protégaient les racines nouvelles des piqûres de l'insecte. 

D'où une première idée : il faut créer une nouvelle vigne forte comme l'américaine, et racée comme la française. On va donc tenter d'hybrider des ceps américains avec des français. Les hybrides, par-delà les années 1920, perdureront dans les productions de vins de table et dans les petites vignes familiales jusqu'à nos jours. 

Il existe de nombreuses autres maladies de la vigne mais là n'est pas notre propos. 


Ça, c'est pour la grande histoire des maladies ! Après, il y a les aléas climatiques...

Les viticulteurs redoutent les terribles gelées ! Chez les végétaux, des troubles plus ou moins graves peuvent apparaître lorsque les températures baissent en dessous d'une certaine limite, elles deviennent parfois mortelles pour la vigne. Ainsi, les gelées peuvent intervenir l'hiver, de façon précoce en automne, mais aussi de façon tardive au printemps lorsque la vigne bourgeonne. 

Et puis il y a la grêle, la terrible grêle qui détruit tout sur son passage. Papi va voir les dommages avec les autres viticulteurs. Peut-être que certaines petites grappes n'ont pas trop souffert, sinon il n'y aura rien à récolter en septembre ! Mais non, une partie n'a pas été touchée. Les grappes étaient bien protégées par leurs feuilles. Heureusement qu'on n'avait pas effeuillé trop tôt. Oui, le soleil va pouvoir désormais faire son travail et donner de belles grappes généreuses et sucrées. On effeuille pour qu'il puisse pénétrer et on enlève quelques grappes pour faire de la qualité et non de la quantité. On sulfate encore en cas de maladie, on ne sait jamais, mais s'il pleut à nouveau, faudra recommencer... Prions pour qu'il ne grêle pas, mais non c'est l'été et il fait bien chaud. Les grappes se dorent et se gorgent de sucre pendant 45 jours. On se promène le long des rangs et on surveille. On ose les quitter pour passer quelques jours au Bassin d'Arcachon voir les tantes et les cousins et surtout manger des huîtres et aller à la pêche au crabe, pas les gros tourteaux, non les petits verts qui courent à toute allure de côté, en crabe quoi !

Au retour, on va voir les beaux raisins mûrissants, que nous récolterons bientôt avec tous les vendangeurs d'ici et d'ailleurs...

Les vendanges débutent en général lors de l'arrivée à maturité des raisins, généralement 100 jours après le stade de mi-floraison. C'est à dire vers le 15 septembre, au moment où les raisins présentent le meilleur rapport sucre/acidité.

Il fallait plus de 30 personnes pour récolter à la main un hectare en une journée. On travaillait en famille et on s'organisait par paires de chaque côté du rang de vigne, les sécateurs effilés à la main. Souvent, je m'entaillais le bout des doigts. J'avais mon petit panier en bois spécial pour les enfants. On rigolait bien et on chantait parfois. Ce sont les seuls moments dont je me souviens avoir vu ma mère heureuse. 

Les femmes coupaient les belles grappes et les déposaient délicatement dans les paniers. Lorsqu'ils étaient pleins, elles les déversaient dans les hottes des porteurs. C'étaient la tâche des hommes car les hottes étaient très lourdes et les jours pluvieux, les bottes s'engluaient dans le sol boueux et glissant. Ensuite, les porteurs grimpaient sur une échelle pour déverser le contenu des hottes dans le tombereau tiré par le cheval puis plus tard dans les années 70 par le tracteur. On acheminait les raisins jusqu'au chai où était entreposé le pressoir. C'était une cuve énorme dans laquelle on écrasait le raisin avec nos pieds nus. L'odeur du raisin fraîchement écrasé et du moût était ennivrante ! Puis mon grand-père faisait descendre la presse sur les raisins pour les écraser et faire sortir le jus. On avait l'habitude de goûter ce jus de raisin frais très léger pas encore fermenté.

Dans les années 70, mon grand-père se faisant vieux, on avait décidé d'apporter la récolte à la cave coopérative. Notre maison était à 100 m et j'observais depuis la fenêtre de ma chambre le ballet incessant des tracteurs qui emportaient les raisins à la cave. Je saluais mes amis juchés fièrement sur le tracteur de leur père. C'était la période de l'année la plus animée au village. Là-bas, à la cave, les bennes déversaient les raisins dans d'énormes réceptacles placés à l'extérieur sur un ponton, munis d'un gros rouleau en forme de torsade qui entraînait les grappes vers les cuves à l'intérieur. La quantité de la récolte était pesée et chaque viticulteur aurait sa part de bouteilles plus tard...

A la cave coopérative, après le pressurage des raisins, le jus (moût) est stocké dans des barriques. Il arrive ensuite en phase de débourbage, puis de fermentation, et de soutirage pour séparer le vin des lies, qui se déposent au fond du tonneau.

Les vins sont ensuite régulièrement dégustés, jusqu'à ce qu'ils soient entièrement clarifiés, puis mis en bouteille, bouchonnés et étiquetés.

Nous avions droit à un certain nombre de bouteilles calculé selon la quantité en hectolitres de raisins fournis.

L'étiquette indiquait la provenance !

 Bordeaux supérieur

 Cave coopérative de Génissac

Auteur : Bipolaire On Air


Sources techniques : sites divers sur l'histoire de la vigne, les maladies et les travaux.

#vignobles #vignes #bordelais #vinsdebordeaux

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