Je viens de faire une recherche du médicament qui m'est prescrit, la quétiapine, pour mon trouble bipolaire sur le Réseau PIC. Très informatif. Vous pouvez absolument tout rechercher parmi les centaines de molécules listées. Les fiches explicatives sont très complètes.
Il est bien sûr recommandé de discuter des effets indésirables avec votre thérapeute ainsi que des dosages. C'est vous qui savez ce que vous ressentez. Le psychiatre est là pour vous écouter, entendre vos réticences à l'observance de vos prescriptions, vos souhaits en matière de molécules, de dosages. Chaque organisme réagit différemment. Ce qui marche pour une personne ne marchera pas forcément pour une autre. Il existe autant de troubles bipolaires que de patients. Et on peut être en monothérapie comme moi ou bien le médecin peut choisir d'associer plusieurs thymorégulateurs et un anxiolytique sur des périodes plutôt courtes pour ces derniers en raison de l'accoutumance. Discutez avec votre psychiatre car il ou elle se base sur votre ressenti pour vous prescrire le ou les médicaments qui vont vous aider à espacer les crises, à vivre mieux.
L''acceptation du traitement est primordiale. C'est un cheminement. Par exemple, si je vous parle de tout ça, c'est parce que pendant longtemps, les effets secondaires étaient insupportables et que je ne les prenais pas ou plus ou moins. Je ne respectais pas l'horaire des prises ni les dosages et bien sûr mon humeur était sacrément dégradée soit vers le versant maniaque soit dépressif. J'avais peur de dire à ma psychiatre que je ne respectais pas les prescriptions. J'avais peur de son jugement. J'avais peur qu'elle me dise que je ne me rétablirai jamais si je n'en faisais qu'à ma tête. Mais lorsqu'on y pense, aurais-je dit à un diabétologue "Euh écoutez, je ne prends pas les médicaments que vous m'avez prescrit parce que je prends du poids ou parce que ça me casse !" Bon, j'en conviens, on ne peut comparer une maladie mentale avec une maladie physique potentiellement mortelle si on ne prend pas les médicaments. Quoique malheureusement lorsqu'on souffre de troubles bipolaires, on a des idées suicidaires et de nombreuses personnes passent à l'acte et décèdent. Et puis, la psychiatrie n'est pas une science exacte. Les psychiatres tâtonnent. Ils essaient différents cocktails et voient si ça marche. N'empêche qu'on a des années de recul avec le lithium par exemple et on sait que ça marche pour stabiliser les troubles de l'humeur !
Bref, effectivement, lorsque j'ai dit à ma psychiatre que j'avais baissé les dosages de mon médicament depuis 3 mois, elle ne m'a pas jugée ni réprimandée comme l'avait pu faire mon ancienne psychiatre, elle m'a simplement dit, "Voyez, votre humeur est instable, alors ce que je vous propose, c'est d'augmenter très légèrement les dosages au lieu de la forte dose que je vous avais prescrit et on va voir comment ça évolue !" J'étais contente car je n'en pouvais plus de lui mentir et je sentais que je dérapais en manie. En fait, j'ai très mal vécu le premier confinement et j'ai été hospitalisée dans une clinique privée dans les Alpes en août 2020 où j'ai été sevrée de l'alcool grâce à du valium pour éviter les effets secondaires et à l'augmentation de quétiapine à forte dose. Comme j'étais très surveillée pour les effets secondaires avec des prises de sang régulières, j'ai fait confiance au psychiatre et ça a marché. Je suis sortie au bout de 3 semaines stabilisée.
Depuis, j'ai demandé à ma psychiatre de baisser légèrement la dose. Elle était d'accord. Et je vais vraiment mieux. Plus de crises. Une humeur un peu lisse, un peu fatiguée le matin, des problèmes intestinaux mais tout ça vaut mieux que d'être dans tous les sens et de faire de graves conneries avec des conséquences dramatiques pour moi, pour ma famille et au niveau de ma sécurité.
Les médicaments font partie de la stratégie de rétablissement. Après, la psychothérapie avec ma psychiatre et mon psychologue me font du bien aussi. On travaille sur plein de choses, sur le quotidien ou sur le passé... Ce qui me fait du bien aussi, c'est d'être en invalidité. J'ai travaillé pendant 40 ans et parfois c'était compliqué. Je devais être hospitalisée ou en arrêt maladie.
J'adore aussi aller au CMP faire de la peinture. Il y a plein d'autres activités et ça reste un cadre médicalisé et bienveillant. Pas de crises. Les patients sont stabilisés. Votre psychiatre peut vous référer afin de bénéficier de ces activités.
Voilà, sinon, d'autres vont dans des GEM ou bien il y a les groupes de parole organisés par l'UNAFAM pour les patients et les proches. Bon, c'est en visio à cause du Covid mais je pense que le présentiel va sûrement bientôt reprendre lorsque tout le monde sera vacciné. D'ailleurs, sachez que vous avez le droit d'être vacciné-e en tant que personne souffrant d'une maladie psychique.
En résumé, discutez avec votre psychiatre de votre ressenti avec les médicaments, et de l'ajustement du traitement. Sentez-vous libre de parler de tout mais évitez les banalités. Écrivez chez vous à l'avance les sujets que vous aimeriez aborder en séance et ce qui vous fait souffrir. Décidez avec votre psychiatre de ce que vous pouvez mettre en place ou ce à quoi réfléchir et vous verrez les bienfaits de votre psychothérapie.
Et si vous n'arrivez pas à avancer, changez de psychiatre. Il ou elle ne verra aucun inconvénient. On ne recommence jamais tout à fait avec un autre puisqu'on évolue tout le temps. Le nouveau psychiatre saura prendre le train en marche et vous aider dans ce beau voyage qu'est le rétablissement !
Auteur : Bipolaire On Air
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http://www.reseau-pic.info/?dest=fiches/nom.php
Le réseau PIC est constitué de professionnels exerçant dans différents établissements publics ou privés de Santé Mentale.
Ce réseau a pris naissance dans le Sud-ouest en 1993, à l'initiative de Marie-lise BISCAY, pharmacien au C.H des Pyrénées à PAU et Claudine FABRE, pharmacien au C.H Gérard Marchant à TOULOUSE.
Il regroupe actuellement de nombreux professionnels, répartis dans toutes les régions de France.
Ces professionnels travaillent de façon indépendante dans le cadre de leurs missions.
Ils cherchent en particulier à promouvoir l'information sur les médicaments utilisés en Santé Mentale, dans une démarche partenariale entre professionnels de santé (pharmaciens, médecins, infirmiers, psychologues…) au service du soin destiné au patient.
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