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😥Santé mentale et santé physique : quand les soucis se cumulent... (Partie 1)

🌞Nous sommes le mardi 15 juin 2021. Dehors il fait 28 degrés à 20 h. 

Aujourd'hui, je suis allée chez ma psychiatre. Je lui ai parlé de mon malaise cardiaque mercredi dernier à 180 battements par minute. Elle m'a demandé de lui raconter ce qu'il s'était passé. 

J'ai dit que j'étais sur le canapé en train de lire et tout d'un coup j'ai senti mon cœur qui s'emballait. Je savais très bien ce qu'il se passait parce que c'est la sixième fois que je fais un épisode de tachycardie paroxystique du à ma maladie de Bouveret. J'avais du appeler le SAMU qui sont venus m'injecter de la striadyne pour ralentir les battements de cœur qui étaient à 180 bpm.

Chaque fois que je suis stressée au plus haut point, ma fréquence cardiaque augmente de manière impressionnante. Quand j'atteins ce point, il n'y a rien que je puisse faire. C'est trop tard pour faire de la cohérence cardiaque ou de la méditation !

Je sentais bien depuis plusieurs jours que mon cœur battait vite et quand je contrôlais ma fréquence cardiaque, j'étais entre 110 et 130 bpm. Je n'avais pas pensé à prendre les bêta-bloquants préoccupée par mes soucis : les impôts, la demande de retraite, le dossier de garantie obsèques, l'affaire de l'ANAH qui me réclame depuis janvier de l'argent tout comme les impôts que mon ex curatrice n'a pas déclaré l'année dernière... En fait depuis que je ne suis plus sous curatelle c'est à dire depuis février, je n'ai que des problèmes engendrés par l'incompétence de ma curatrice.

Et puis aussi il y a eu le stress du déménagement toute seule car mon propriétaire s'était mis d'accord avec l'assureur pour changer entièrement le parquet alors qu'il y avait seulement deux lattes légèrement soulevées après un violent orage et de l'eau infiltrée. Tout ceci m'a littéralement mis HS.

Donc pour en revenir à mon cœur, j'ai vu mon médecin traitant qui avait discuté avec le cardiologue pour me prescrire un traitement de fond. C'est un médicament qui s'appelle acébutolol 200 mg, un bêta-bloquant qui ralentit la fréquence cardiaque. Le problème c'est que ça fatigue énormément... Et cette fatigue s'ajoute à celle induite par mon traitement psychiatrique. Je suis si fatiguée que j'ai du mal à faire mes tâches essentielles à la maison: préparer mon repas, faire la vaisselle, les courses, le linge, passer l'aspirateur, faire la poussière, changer les draps. Tout cela demande une grande énergie et je sens qu'avec les années, je suis de plus en plus fatiguée.

Aujourd'hui donc, j'ai exprimé le souhait à ma psychiatre de changer de traitement. Je lui ai dit que la quétiapine accentuait la fréquence cardiaque. Elle m'a répondu qu'on n'avait pas le choix parce que j'avais besoin de prendre ce traitement-là pour stabiliser mon humeur. Elle a ajouté que mon malaise n'était pas dû à la quétiapine mais bien à ma maladie de Bouveret et qu'on pouvait très bien vivre avec une fréquence de 95 battements par minute. D'ailleurs elle a insisté sur le fait qu'avec l'âge la santé se détériore de toute manière... J'ai 62 ans. J'ai arrêté boire de l'alcool depuis un an, mais je fume. Bon, je ne fume pas un paquet par jour mais quand même je dirais entre 10 et 15 cigarettes. Tout dépend de mon niveau d'angoisse et d'anxiété : angoisse provoquée par le stress et les soucis, anxiété causée par mon esprit torturé à l'idée de ce qu'il va se passer dans le futur...

Ma psychiatre m'a demandé si j'avais envisagé à nouveau de me faire opérer pour traiter le Bouveret en brûlant le court-circuit dans le cœur, intervention que j'avais refusée jusqu'à ce jour. Je lui ai répondu que oui j'avais pris rendez-vous avec le chirurgien le 29 juin mais que j'étais très angoissée à l'idée de me faire opérer. Je lui ai demandé s'il était possible de faire une lettre au chirurgien pour parler de mon anxiété et de la possibilité de prendre un tranquillisant puissant avant l'intervention qui se fait sous anesthésie locale ce qui m'angoisse encore plus.

Ensuite, on a discuté de traitements psychiatriques alternatifs pour traiter mes troubles bipolaires comme le lithium qui est le meilleur traitement pour la bipolarité mais elle n'était pas pour car elle me trouve bien stabilisée au niveau de mon humeur avec la quétiapine donc elle ne voit pas l'intérêt de changer pour le lithium. D'autant que je n'étais pas très régulière dans mes prises et que le lithium, il faut vraiment le prendre à l'heure. Ma psychiatre m'a expliqué que de toute façon tous les traitements psychiatriques ont des effets secondaires, rarement sur la fréquence cardiaque mais par exemple pour le lithium sur les fonctions rénales. J'ai insisté pour baisser le dosage de quétiapine de 550 mg à 500 mg par jour. Elle a accepté à contrecœur. 

Je suis sortie de cette séance bouleversée. Cette fois-ci, j'ai réalisé que j'avais une grave maladie chronique psychiatrique et que je n'avais pas le choix. Je dois prendre les antipsychotiques qui me sont prescrits. Ma psychiatre m'a répété qu'on est obligé de voir les bénéfices par rapport aux risques. On ne peut pas se permettre une décompensation comme par le passé : des crises de manie violente et de dépression profonde. 

Bien sûr je dois faire face aussi à mes problèmes de santé physique. Donc c'est une situation qui va demander beaucoup de courage. Je crois que jusqu'à présent, je ne réalisais pas à quel point j'étais prise au piège. C'est dur de se dire qu'on n'a pas le choix. Maintenant je suis au ralenti et je suis triste !

J'espère pouvoir bientôt aller en clinique privée dans le Haut-Rhin. Ma psychiatre m'a dit que ça passait en commission cette semaine. Ensuite il faudra que ce soit accepté par la sécurité sociale et par ma mutuelle. Peut-être que ça aura l'avantage de me couper de mon quotidien et de mes préoccupations et surtout de m'offrir l'opportunité de me reposer !  

Auteur : Bipolaire On Air

#troublesbipolaires #bipolarité #bipolaire #maladiedebouveret

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