Mon psychologue est génial ! Il m'a aidée dès que je l'ai rencontré. On a échangé pendant une heure au cours de laquelle il a pris des notes sur son ordi et a dressé une liste des problématiques à traiter en mettant des priorités. On s'est mis d'accord pour la suite de la psychothérapie. Les séances durent une heure alors que chez ma psychiatre, c'est 20 mns, une demi-heure tout au plus.
La psychothérapie vient compléter la prise de médicaments qui seule ne suffit pas. Il est nécessaire d'établir une approche globale à divers niveaux.
Que sont les TCC ou TCCE ?
Les TCC représentent une approche clinique particulière très efficace qui est une application de la psychologie scientifique à la psychothérapie.
Elles mettent l’accent sur la méthode expérimentale pour comprendre et modifier les comportements ainsi que les pensées et émotions qui y sont associées.
Il y 3 composantes en TCC :
la composante Comportementale ;
la composante Cognitive ;
la composante Émotionnelle.
En abrégé on peut donc utiliser «TCC» ou «TCCE». En anglais on parle de "CBT" : Cognitive Behavioral Therapy
Mon trouble bipolaire a entraîné une dégradation de mon image, des croyances personnelles erronées et peu de perspectives d’avenir. S'ajoute à ça la dépendance à l'alcool et les troubles anxieux.
Mon psy travaille sur mon vécu et sur :
Mes émotions = ce que je ressens
Mes pensées = ce que je me dis
Mes comportements = ce que je fais
On tente donc de comprendre ensemble ce qui se passe à ces 3 niveaux, et comment les modifier pour que ça ne me fasse plus souffrir.
Au départ il élabore une « hypothèse » sur ce qui me fait souffrir. On travaille dessus et soit les solutions marchent, soit pas, alors il formule une nouvelle hypothèse.
Il n’est pas silencieux et distant. Parfois il peut parler plus que moi ! 😉
Il m'explique toujours ce qui se passe et va se passer. L'objectif est de savoir autant sur mes difficultés que lui. Il a ses connaissances, ses outils et ses techniques mais c’est moi l’expert de ma propre vie qui sait ce qui est le mieux pour moi-même.
Je participe activement à la thérapie, notamment en m’engageant à faire les exercices qu'il me demande.
À chaque début de séance, mon psychologue consulte ses notes et m'énonce les points discutés lors de la dernière séance et quelles décisions et stratégies pour lesquelles on avait opté. Il dit toujours "on" plutôt que"vous".
Au départ, on a travaillé sur une situation d'emprise toxique avec laquelle je me débattais et il m'a aidée à comprendre ce qu'il s'était passé et à porter plainte au commissariat. Personne auparavant ne m'avait aidée concrètement pas même ma psychiatre. Et ça a marché ! J'ai enfin pu m'extirper et me protéger en élaborant une stratégie avec mon psychologue.
On a travaillé sur mes relations familiales par le passé et à l'heure actuelle, pourquoi je ressentais ces émotions destructrices, comment j'avais été conditionnée au fil du temps, comment je pouvais changer les choses. Là encore, ça a marché petit à petit.
Pendant les confinements, on a communiqué par téléphone. C'était bien de conserver un lien mais le truc avec le trouble bipolaire, c'est qu'on n'est pas toujours présent et prêt à travailler. Lors du premier déconfinement, je célébrais la liberté en terrasse et je répondais aux questions de mon psychologue au téléphone entre deux verres. Il me dira plus tard qu'il avait bien failli me lâcher à cette époque car c'était insupportable !
On a travaillé sur mes relations avec mes amis, sur mes troubles anxieux. Il a compris la nécessité pour moi d'être hospitalisée en clinique psychiatrique à l'été 2020 où j'ai décroché de l'alcool et m'a aidée à ma sortie à tenir sur le long terme en changeant mes habitudes. Puis l'été dernier, ayant accumulé des soucis administratifs et autres, j'ai demandé à être de nouveau hospitalisée. Mon psychologue m'a soutenue à mon retour et aidée avec tout ce que j'ai appris à la Clinique, à comment modifier certains schémas de fonctionnement dans les relations avec les autres, et comment adapter mes manières de penser, mes comportements et produire encore plus d'émotions positives.... Il croit beaucoup à l'importance de l'activité physique, à une vie saine sans dépendance aux toxiques, aux relations de confiance et sincères avec les proches et les gens en général. Il m'encourage et a toujours des conseils pratiques et positifs à me donner. Tout cela participe à mon rétablissement et à l'évitement de situations à risques et de rechutes thymiques.
Je ne sais pas si c'est bien clair tout ça. C'est compliqué d'expliquer en quoi consistent les séances de TCC. En bref, elles sont fondées sur les théories de l’apprentissage et le traitement cognitif de l’information en passant par la parole.
Auteur : Bipolaire On Air
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