🚬Bipolarité et addiction au tabac

🚭Aujourd'hui, j'ai vu ma tabacologue à l'hôpital qui me suit depuis 2018.

Elle était ravie de voir que je tiens le cap depuis le 2 novembre dernier. Ça fait 3 mois et demi que j'ai arrêté de fumer !

Ma tabacologue est psychologue tabacologue rattachée à l'équipe d'aide au sevrage tabagique et cannabique. La première fois que je l'avais rencontrée, j'étais là pour accompagner ma fille aînée Millie qui souhaitait arrêter et qui a d'ailleurs réussi alors qu'elle fumait 3 paquets par jour !

La tabacologue m'avait bien expliqué quels étaient les risques liés au tabagisme tels que cancers, maladies cardiovasculaires et complications pulmonaires. On avait parlé longuement des milliers de substances toxiques et des dangers de la combustion.

Elle m'avait fait passer le test de Fagerström pour déterminer mon degré de dépendance. Il s'est avéré que j'ai une dépendance physique, psychologique et comportementale, donc une dépendance très forte et compliquée à soigner. Non seulement je me servais de la cigarette comme un anxiolytique mais en plus comme je sortais beaucoup j'associais l'alcool et les clopes au plaisir. J'avais d'autres comportements répétitifs, café-clope, circuit de récompense après une tâche, relaxation-clope, discussions-clopes, bref tout était prétexte à en griller une ou deux...

Au début, on avait évoqué les bienfaits de l'arrêt sur la santé et on avait décidé de la stratégie de sevrage. Il existe des médicaments, des méthodes diverses qui peuvent aider, thérapies TCC, hypnose, cigarette électronique ou substituts nicotiniques... Mais à l'époque, je n'étais pas prête à m'arrêter. Elle ne m'avait aucunement jugée et m'avait dit que je pourrais revenir discuter quand je souhaitais. Je l'avais revue plusieurs fois et évoqué mes blocages et parlé de ma santé mentale. Elle est très à l'écoute.

Donc aujourd'hui, elle a fait un récapitulatif pour voir mon parcours en reprenant ses notes sur nos entretiens à l'hôpital ou au téléphone depuis le COVID. Elle savait que j'avais réussi à arrêter le tabac à plusieurs reprises dans ma vie notamment lorsque j'avais décidé d'avoir un enfant à 28 ans, sevrage qui avait duré plusieurs années durant lesquelles j'ai eu deux filles, période qui avait duré 6 ans. Puis à nouveau en 2008 pendant 4 ans environ.

Depuis que j'ai rencontré ma tabacologue, j'ai essayé d'arrêter une fois mais échoué car j'étais surdosée en substitut nicotinique qui avait provoqué des vomissements de sang qui m'avaient découragée.

Puis j'ai décroché de l'alcool en 2020 et m'a consommation de cigarettes a augmenté jusqu'à un à deux paquets par jour, j'imagine pour compenser le manque...

Au niveau de l'humeur, de la bipolarité, c'était pas terrible. J'ai été hospitalisée pour état maniaque en 2020 et en 2021 pour anxiété généralisée en plus. À l'automne, j'ai été hospitalisée pour soucis physiques, une opération sous anesthésie générale et là je pense que j'ai du réfléchir au vieillissement de mon organisme et à mon espérance de vie réduite par le tabac. Du coup, le mois sans tabac en novembre m'a motivée à arrêter.

J'ai téléchargé l'application Tabac info service et appelé le numéro 3989. Ils m'ont conseillé de me faire prescrire des patchs nicotiniques. J'ai donc revu ma tabacologue à l'hôpital. On a discuté des dosages pour ne pas subir d'effets désagréables. Et je prenais des pastilles en plus. Au début, j'avais encore des nausées et je faisais des cauchemars qui me réveillaient. On a diminué les doses et au bout d'un mois ça commençait à aller mieux. Je ressentais moins le besoin de fumer.

L'application Tabac info service m'aide dans mon sevrage et m'apporte soutien, conseils et motivation. Je contacte les tabacologues via le Tchat et ils répondent très rapidement. Il y a plein d'infos, et de rubriques. C'est vraiment utile !

https://www.tabac-info-service.fr/

Il existe d'autres applis facilement accessibles sur Playstore.

Je fais aussi partie du groupe Facebook les Kwitters qui m'apportent leur soutien !

À la mi-décembre, j'ai reçu la 3e dose du vaccin Pfizer et j'ai fait une réaction violente de type grippal puis j'ai probablement contracté une bronchite en plus tant et si bien que j'ai été HS pendant 10 jours. En même temps, mes poumons se nettoyaient et j'ai craché un mucus vert pendant plusieurs jours. Ma tabacologue m'a dessiné le processus des cils vibratoires sur la surface des poumons qui recommençaient à fonctionner normalement. C'était plus clair et étonnant !

J'ai expliqué que depuis le début de l'année mon humeur était très basse et que ma psychiatre avait décidé d'augmenter les dosages de mes antipsychotiques. En fait, je me posais la question à savoir d'utiliser à nouveau des patchs nicotinés. Ma tabacologue m'a répondu que ce serait contre-productif car cela faisait 3 mois que mon organisme était sevré et se nettoyait petit à petit. Elle a ajouté que je pouvais prendre une pastille nicotinée lorsque j'étais irritable et que j'avais une envie très forte de fumer.

Enfin, on a parlé de la suite. Je lui ai dit que jusqu'à présent, je fonctionnais au jour le jour et que c'était une vraie bataille car contrairement à certains je n'ai pas pu passer à l'état de non fumeur d'un coup. Je fume depuis l'âge de 12 ans et j'en ai 62... En plus, comme je vis avec un trouble bipolaire, je me servais de la cigarette pour calmer mes angoisses et mes frustrations. Tous ceux d'entre vous qui sont passés par la case HP savent bien comment on devient hyper dépendant à la clope!

Y a un truc qui m'aide beaucoup, c'est le sport sur ordonnance dont on peut bénéficier si l'on a une pathologie listée du genre obésité, diabète, problèmes cardiovasculaires, pulmonaires et depuis octobre à Strasbourg si l'on a des troubles psychiatriques stabilisés. Moi, je fais de l'aquagym une fois par semaine et bientôt j'aurai droit à faire un autre sport en plus. L'activité physique, c'est de la dopamine et c'est important quand on arrête de fumer !

Ma tabacologue m'a proposé un entretien tous les mois pour faire le point et m'encourager. J'étais ravie car personne autour de moi ne m'encourage! En fait, quand on arrête de boire et de fumer, les gens te considèrent comme quelqu'un d'ennuyeux qui ne sait pas profiter de la vie !  Si j'ajoute à ça que je ne mange plus de viande depuis plusieurs années, alors là, tu deviens l'objet de moqueries... C'est le culte du bon-vivant qui prévaut encore en France !

Bref, on a fixé un rendez-vous pour la mi-mars et je suis repartie pleine d'enthousiasme !😉

Chaque fumeur a sa singularité dans son rapport à la cigarette. Les stratégies de sevrage sont multiples. Tout dépend du degré de dépendance, de l'âge, du genre, de la condition physique, de la condition sociale, de l'activité professionnelle ou non activité et de la santé mentale. Les mineurs sont particulièrement à risques. Moi j'ai commencé à fumer très jeune à la maison. Mon père était un gros fumeur (il est mort d'une tumeur cancéreuse aux poumons) et ce n'était pas interdit dans les lieux publics à l'époque.

Je n'ai pas de conseils à vous donner sinon de réfléchir aux avantages de l'arrêt sur la santé et de discuter avec un tabacologue au CHU de votre région. Car un sevrage, ça se prépare si on veut réussir. Mais avant tout, il faut avoir le déclic !!!

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CONSULTATION D’AIDE AU SEVRAGE TABAGIQUE ET CANNABIQUE

Le CHU de Strasbourg vous propose une prise en charge d’aide à l’arrêt du tabac et du cannabis dans le cadre d’une consultation externe ou lors d’une hospitalisation.

En plus d’informations sur le tabagisme et le cannabis, la dépendance au tabac et au cannabis et la mise à disposition de documentation, la consultation consiste en la réalisation d’un bilan de l’activité tabagique et cannabique, de mesure de la dépendance physique, comportementale et psychologique, de l’évaluation de la motivation, la mesure du CO, l’analyse des expériences de sevrage antérieures et des autres dépendances. A l’issue de cette évaluation, différentes méthodes de sevrage vous seront proposées.

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Mis à jour le 03/02/2022
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