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💊Bipolarité : ARRÊT DES TRAITEMENTS MÉDICAMENTEUX ?

🌺Échange avec Zoé

Bonjour à toutes et à tous ! J'espère que vous allez bien, que vous ne souffrez pas trop de la chaleur et que votre santé mentale est stable.

Aujourd'hui, j'ai décidé de vous partager un échange très constructif avec Zoé qui m'avait contactée au sujet de l'arrêt des traitements médicamenteux et de son expérience. On a discuté durant plusieurs jours et chacune a exprimé son point de vue sur la question.

Vous vous retrouverez forcément dans cette conversation puisque c'est LA GRANDE QUESTION ! Est-ce que je continue à prendre les médocs ou bien est-ce que j'arrête tout ?

Bipolaire On Air


Voici donc l'échange :

🌺Zoé :

Je vous lis depuis un certain moment, je me sens moins seule dans mes réactions, je comprends c'est dur. 

Il a fallu que je trouve mon traitement, je suis aussi passée par l'hôpital où finalement je ne m'en souviens qu'a moitié car trop de traitements. 

Je me suis auto-diagnostiquée bipolaire type 1 ouais je connais tous les haut/bas surtout les bas bordel, et aussi HP, car c'est comme ça qu'on fonctionne avec mon psy.

 J'analyse et je lui dis, il valide, ou m'envoie bouler en fonction de mon raisonnement. Bref une relation que j'admets très saine entre lui et moi car mm durant l'hospitalisation on était en contact. 

Je dis ce que je pense il me remet ou non à ma place et j'apprécie ce type de relation.

Je suis partie il y a qqls mois à l'étranger, oui je l'ai fait, pr sortir de la drogue et mes addictions, pour sortir de relations toxiques, pour me remettre en question et bien d'autres choses. Pr sortir d'un engrenage que je ne maitraisais plus et qui faisait peur à mon entourage. J'étais loin très loin, je ne tenais qu'à un fil...

Tout ça pour vous dire qu'aujourd'hui je ne prends plus mon traitement depakote/depamide, abilify, zoloft, xanax depuis fin décembre. Que j'ai fini par dire a mon psy, parce que oui clairement j'avais honte, parce que oui j'ai déjà essayé seule d'arrêter mes traitements et que je suis retombée en dépression et c'était très dur. 

Mais aujourd'hui je m'en sors, je vais bien et il valide! On espace nos rdv et en fait ouais je gère. Donc ne désespérez pas! Je dis pas qu'on aura pas dla merde qui nous tombe dessus mais on peut en sortir, je vous le souhaite à tous.

C'est pas parce qu'on est bipolaire qu'on ne peut rien faire. Ceci est un résumé de ma vie, je peux vous en parler plus en MP mais surtout n'oubliez pas on se sort de tout quand on veut, on est fort on est unique !

Bonne soirée le bipo😉


💠Ma réponse :

Bonjour Zoé

J'ai lu votre texte avec attention.

Vous êtes courageuse !

Traitements lourds... Régulateur de l'humeur, antipsychotique, antidépresseur et anxiolytique! Sacré cocktail ! Ça ne m'étonne pas que vous ayiez eu l'envie d'arrêter !

Problématique d'addictions et de relations toxiques qui s'ajoutent à vos variations de l'humeur. Pas facile tout ça !

Je ne sais pas quel âge vous avez. Moi j'ai 63 ans, autant dire que j'en ai traversé des épreuves. Mère schizophrène tout le temps hospitalisée, grand-mère maniaco-dépressive qui m'a élevée. Fille aînée schizoaffective et moi-même bipolaire de type 1. Diagnostiquée tardivement en 2015. Nombreuses hospitalisations. Lourds traitements médicamenteux avec effets secondaires violents. Arrêts récurrents des médicaments, rechutes, le cycle infernal. Changement de psychiatre en 2016, mise sous curatelle renforcée pour dépenses inconsidérées. Mise en invalidité en 2017 et divorce après 33 ans de mariage.

Régulation progressive de l'humeur grâce à de la quétiapine. Une seule molécule au lieu de 5 ou 6. 

La vie ne fait pas de cadeaux...

En ce qui concerne la publication de votre texte, ce qui me pose problème, c'est que je ne prône pas l'arrêt des médicaments même lorsqu'on est suivi. Il se peut que vous soyez en période inter-critique, avec seulement quelques symptômes résiduels. Mais on sait que la bipolarité est une maladie circulaire.

Pour ma part, je préfère prendre un traitement de fond, régulateur de mon humeur, ajusté lorsque nécessaire.

Si vous êtes d'accord, je peux publier votre texte avec cette remarque. À moins que vous souhaitiez ajouter des précisions quant à votre âge et comment vous voyez l'avenir sans médicaments ?

Cordialement

Bipolaire On Air


🌺Zoé :

Bonjour et désolée pour ma réponse tardive...

Vous avez une vie bien "agitée" aussi, surtout lorsque l'on a des enfants avec des soucis c'est d'autant plus compliqué j'imagine. 

Effectivement pour compléter je n'ai que 35ans (finalement) et le message était surtout porté sur l'espoir que l'on peut peut être enfin arriver à ne plus avoir de traitement. Pour rien au monde j'insinue qu'il faut arrêter son traitement car ça ma bcp aidée. Cest juste que je sens que ce n'est pas ce que je suis censée vivre et je tiens à ajouter que mon psychiatre ma tjrs dit qu'un traitement n'était pas forcément à vie. Jai essayé plusieurs fois de l'arrêter avant ou j'ai fait des grosses rechutes car avec le recul et l'analyse que j'en fais j'étais pas encore prête. Aujourd'hui si jai voulu partager ça c'est parce que je sens que c'est la bonne. Mais jai toujours 2 semaines de traitements sous le coude et jme suis fixée des seuils pr savoir quand le reprendre si nécessaire et mon psy a validé mes seuils d'alertes. Cest bien évidemment avec plein de précautions finalement que je peux me permettre de dire où j'en suis. J'aimerais juste donner de l'espoir, car vous comme moi on sait que la vie n'est pas facile. Je suis dsl en terme d'exemple je ne souhaites pas plus que ça m'étendre dans ma vie perso car même si je suis allée de l'avant, j'avoue encore avoir du mal à décrire ce que j'ai pu vivre...😅

Pour l'avenir sans médicaments comme je vous l'ai dit jai un "backup" au cas en fonction des signaux et je suis positive et espère continuer sans m'en servir😉 mais je suis prévoyante donc pas sans filet😊


💠Ma réponse :

Bonsoir Zoé

Merci pour les précisions !

Vous êtes jeune effectivement c'est dur d'envisager prendre un traitement à vie.

Pour ma part, j'ai vécu ma vie sans puisque j'ai été diagnostiquée en 2015 seulement et j'ai 63 ans.

Par contre, j'ai vécu avec de graves épisodes en manie extrême. Avec hypersexualité qui a impacté négativement ma vie puisque j'ai été agressée et vécu des viols.

Dépression postpartum à chaque accouchement.

Épisodes maniaques et dépression profonde en alternance.

Exténuant, angoissant mais ne sachant pas à quoi c'était du, je pensais que c'était mon tempérament et les gens me trouvaient originale ou fatiguée !

Je vais réfléchir à la manière de publier vos textes. Je vais peut-être le faire en forme de sondage, genre, "Que pensez-vous de l'arrêt des traitements ?" Ou bien "Avez-vous déjà arrêté vos traitements et avec quels effets ?"


🌺Zoé :

A chaque fois que je vous lis je trouve finalement la vie dure... Et j'en ai mal pour vous, je pense que personne ne mérite ça ni vous ni moi.

Vous pouvez le publier comme vous le sentez je vous fais confiance. Je vous ai exprimé ce pk je disais tout ça peut être que ça peut servir ou non😉 il n'y a aucune obligation à le publier surtt si ça vs fait trop réfléchir et ça vs pose problème. Je voulais juste montrer qu'on peut essayer plein de chose qu'on est pas coincé et très aidé par nos psy. J'espère pouvoir dire la mm chose dans un an!😅


💠Ma réponse :

Le fait est que tous les gens qui prennent des traitements y compris moi ont tous arrêté à un moment ou à un autre tout comme vous par le passé. Et puis on a rechuté systématiquement avec passage en HP si c'est pas trop tard et malheureusement parfois se sont donné la mort.

Et c'est bien ça qui me pose problème.

Dans votre cas, je trouve ça bien d'être accompagnée par mesure de précaution.

L'autre problème, c'est que les médicaments ne font pas effet instantanément. C'est pas du Doliprane ! Ça marche au bout de 3 semaines voire un mois. Parfois les dosages doivent être ajustés ou les molécules changées. Alors si on arrête et qu'on s'aperçoit que finalement c'était pas la bonne stratégie, et que du coup on recommence à prendre les traitements, ben on doit attendre un mois avant que ça marche. Mais il peut se passer plein de choses durant ce laps de temps...

Les rémissions comme la vôtre sont je pense assez rares. C'est pourquoi je pensais à une période inter-critique appelée euthymie avec seulement quelques symptômes résiduels. Mais votre psychiatre doit savoir l'expliquer sans doute.

En tout cas, profitez bien de l'accalmie et du fait que du coup, vous n'avez plus d'effets secondaires, ni ces horribles et effrayantes phases up and down.

Prenez soin de vous Zoé !


🌺Zoé :

Merci et merci pr la prévention, et j'aimerais tellement faire partie des rares cas comme vous le dites, et ne pas rechuter... J'analyse tellement tout et bcp, et avec la médication ça m'a coupé cette aptitude ainsi que mon hypersensibilité qui mm non maîtrisée me permettait de voir le monde. Ce n'était plus supportable pr moi j'avais perdu mes antennes réceptives "transverse" il ma manqué qql chose à cause des médicaments et j'avais l'impression de vivre ma vie qu'à moitié. Je sais que je prends un risque, mais je me dois de le prendre car le chimique coupe tellement de choses psychose chez moi que je ne peux pas vivre ma vie pleinement. Je ne sais pas si c'est clair et que l'on peut le comprendre. Dans tous les cas je continue mes séances car je connais ce qui peut m'arriver aussi...


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