đLe concept de rĂ©tablissement est propre Ă chacun-e ! Il n'y a pas un modĂšle mais il existe certaines clĂ©s dont je vais vous parler dans cet article.
Attention, soyons clair. Se rĂ©tablir n'est pas synonyme de guĂ©rir. Le trouble est toujours prĂ©sent, mais il nâempĂȘche pas la personne de vivre et de faire des projets. On reprend le contrĂŽle sur sa vie !
"En cours de rĂ©tablissement, la personne connaĂźt des hauts et des bas. Elle traverse des pĂ©riodes durant lesquelles ses projets avancent, mais aussi dâautres oĂč ses projets se dĂ©font et dâautres, encore, oĂč il ne se passe rien." Source Psycom
Se rĂ©tablir, c'est choisir un mode de vie dans lequel on intĂšgre le paramĂštre de la maladie psychique. C'est un rapport Ă soi diffĂ©rent. La maladie n'est plus au centre mais nous sert de cadre. On va composer avec. Elle va constituer nos repĂšres et nos limites car oui il faut bien avouer que la bipolaritĂ© est une maladie complexe qui peut nous pourrir la vie si on la laisse nous submerger. D'ailleurs certains ne rĂ©sisteront pas et choisiront d'arrĂȘter de souffrir et partiront dans l'au-delĂ .
La premiĂšre clĂ© est l'acceptation de la maladie psychique. Si vous aviez perdu l'usage de vos jambes dans un accident, vous seriez bien obligĂ© d'accepter cette nouvelle condition et d'aller au centre de rĂ©adaptation fonctionnelle pour vous permettre d'envisager cette nouvelle vie avec tout ce qu'elle implique. Eh bien avec l'annonce d'un diagnostic de bipolaritĂ©, c'est exactement pareil. Sauf que contrairement au handicap physique, les maladies mentales sont stigmatisĂ©es. Je dirais mĂȘme plus, le handicap psychique est Ă©tonnamment considĂ©rĂ© comme une tare alors que le handicap mental bĂ©nĂ©ficie d'une certaine comprĂ©hension et suscite la compassion. C'est donc bien ça qu'on nous demande d'accepter, ce manque de considĂ©ration et cette image de fou qui colle Ă la peau. Alors je dis non, ne nous enfermons pas dans cette Ă©tiquette. Luttons contre la stigmatisation dans les mĂ©dias, et la sociĂ©tĂ© dans son ensemble. Luttons contre les prĂ©jugĂ©s, contre la peur de la folie, de l'inconnu, du danger...
J'accepte le diagnostic mais je refuse de devenir ma maladie. Je ne suis pas bipolaire. Je vis avec une spécificité, pas une anomalie !
Bien sûr que c'est compliqué lorsqu'on est pris dans le tourbillon de la vie, des émotions intenses, des mille et un projets, des abysses de la dépression, des hospitalisations trÚs dures, de la violence, la nÎtre et celle d'autrui, l'incompréhension des proches, les injonctions des médecins, les effets indésirables des neuroleptiques, des antipsychotiques, des anxiolytiques, bref tout cet univers dans lequel on est plongé et duquel il semble difficile d'en sortir !
Donc comment faire ?
"Le pouvoir dâagir par soi-mĂȘme
Chaque personne doit pouvoir agir par elle-mĂȘme, et pour elle-mĂȘme. Ce principe dâempowerment est lâune des clĂ©s du rĂ©tablissement.
La personne qui se rĂ©tablit augmente petit Ă petit le niveau de choix, de dĂ©cision, dâinfluence et de contrĂŽle quâelle exerce sur les Ă©vĂ©nements de sa vie et sur son environnement. Câest un pouvoir quâelle se donne, mais lâentourage ou les professionnels peuvent nĂ©anmoins lây encourager."
Mon parcours de rĂ©tablissement ne s'est pas fait en un jour. Je n'ai pas eu de dĂ©clic mystique ! DĂ©jĂ ma diffĂ©rence, c'est que j'ai passĂ© ma vie sans savoir que j'avais un trouble psychique. J'ai vĂ©cu avec les montagnes russes de l'humeur depuis l'adolescence mais sans avoir d'Ă©tiquette. Je dĂ©testais les psychiatres. Ma mĂšre qui vivait avec une schizophrĂ©nie paranoĂŻde Ă qui l'on a fait subir les pires traitements et qui a passĂ© la majoritĂ© de sa vie enfermĂ©e les dĂ©testait aussi ! Ma grand-mĂšre maniaco-dĂ©pressive ne savait pas qu'elle avait une maladie psychique. Elle disait juste qu'elle Ă©tait fatiguĂ©e de vivre... Ma mĂšre Ă©tait fille-mĂšre comme on disait Ă l'Ă©poque. Elle m'avait eu avec un forain de passage Ă la fĂȘte du village Ă l'Ă©tĂ© 1958. Le lendemain matin, les forains Ă©taient repartis et lui avec... Mes grands-parents l'avaient mariĂ©e lorsque j'avais 4 ans. Mon pĂšre adoptif Ă©tait un homme courageux, peintre en bĂątiments qui n'avait jamais laissĂ© tomber ma mĂšre. Il buvait pas mal pour supporter la violence Ă la maison. C'Ă©tait un homme gĂ©nĂ©reux et intelligent qui m'a permis de grandir tant bien que mal... Mon adolescence et ma jeunesse ont Ă©tĂ© marquĂ©es par des pĂ©riodes maniaques incroyables. Je pilotais des avions de tourisme Ă 20 ans que je payais avec mon salaire Ă l'Ă©cole normale de Bordeaux. Les fĂȘtes s'enchaĂźnaient... Malheureusement, j'ai subi un viol qui m'a marquĂ©e au fer rouge. J'ai voulu mourir mais finalement j'ai choisi de quitter ma famille, mes amis et mon environnement et j'ai Ă©migrĂ© en Angleterre.
J'ai fait la connaissance du pÚre de mes enfants et j'y ai vécu pendant 11 ans.
La bipolaritĂ© s'installait durablement mais "undetected" ! Je restais donc sans soins mĂȘme aprĂšs des dĂ©pressions post-partum trĂšs sĂ©vĂšres ! J'alternais les Ă©pisodes euphoriques avec les pĂ©riodes d'intense dĂ©pression et des pĂ©riodes d'accalmie. Je continuais de m'occuper de mes enfants et de travailler. RentrĂ©e en France, ma premiĂšre hospitalisation date du jour oĂč j'ai perdu mon pĂšre adoptif en 1999 et que ma mĂšre s'est retrouvĂ©e seule. Mon monde s'Ă©croulait. La dĂ©pression m'avait terrassĂ©e. Les proches me plaignaient mais sans trop. Les puissants neuroleptiques m'avaient plongĂ©e dans un Ă©tat comateux. Les psychiatres n'Ă©voquaient pas de diagnostic autre que la dĂ©pression. S'ensuivirent des Ă©pisodes maniaques extrĂȘmes induits par les antidĂ©presseurs. Ma vie n'Ă©tait plus que des tentatives de survie face Ă des Ă©lĂ©ments cataclysmiques entraĂźnant de graves bouleversements pour moi et ma famille. Les consĂ©quences au niveau du travail (dans une organisation internationale pendant 25 ans! Belle carriĂšre malgrĂ© tout !) et de la famille ont commencĂ© Ă perturber le quotidien Ă tel point que la psychiatre qui me suivait a suspectĂ© un trouble bipolaire mais elle ne l'a pas Ă©voquĂ©. Elle m'a simplement prescrit du dĂ©pakote. Je tremblais de tout mon corps et tentait de donner le change en sociĂ©tĂ© laissant Ă penser que j'Ă©tais alcoolique. Je demandais Ă consulter un neurologue qui a conseillĂ© de changer de traitement. J'ai consultĂ© un spĂ©cialiste des troubles de l'humeur Ă l'hĂŽpital civil pour avoir un deuxiĂšme avis. Celui-ci m'a posĂ© diverses questions sur mon enfance et ma vie et a conclu que j'avais bel et bien un trouble bipolaire ! J'avais 56 ans et tout d'un coup je m'identifiais Ă ma mĂšre. Les gens ne disaient rien mais je voyais bien dans leurs yeux ce qu'ils pensaient... J'Ă©tais folle, tarĂ©e, aliĂ©nĂ©e, anormale, bien atteinte, cinglĂ©e, dĂ©mente, dĂ©sĂ©quilibrĂ©e, dĂ©saxĂ©e, dingue, foldingo, frappĂ©e, insensĂ©e, nĂ©vrosĂ©e, obsĂ©dĂ©e, tapĂ©e, bref perchĂ©e !
Et lorsqu'on est fragile et fragilisĂ© par les hospitalisations et les traitements mĂ©dicamenteux, sans parler de la contention et de l'isolement, on devient la maladie. On l'incarne. On s'y complaĂźt ! Tout est noir ! Pas d'avenir ! On tente de mettre fin Ă cette souffrance sans rĂ©ussir ! On se laisse aller ! On dĂ©rive comme une frĂȘle embarcation au grĂ© du torrent, submergĂ© par moments, en apnĂ©e... Vous connaissez sĂ»rement ces phases sans espoir !
Ma mÚre est retrouvée morte sur le carrelage de sa chambre à l'hÎpital en 2006. Je perds pied. La folie plane comme un vautour menaçant de m'engloutir ! L'année suivante, les médecins suspectent une tumeur à la thyroïde. On me l'enlÚve ainsi que des nodules gros comme des balles de golf. Pas de cancer mais du Levothyrox à vie. Je fais avec...
Ma vie ne sera plus qu'un enchaßnement de terribles épisodes dans tous les sens. Les médicaments ne me calmaient pas. J'avais pris du poids. Je me détestais. Je haïssais cette p***** de maladie. J'étais fragile et la fragilité souvent entraßne des mauvaises rencontres toxiques. C'est la période de ma vie qui a probablement fait le plus de dégùts autour de moi... Que de remords et de regrets... Que dire de plus... On ne change pas le passé, on le ressasse, on l'absorbe, on le vomit, on le range dans des boßtes, mais on n'oublie rien. Ce sont des blessures qui cicatrisent mal et dont on porte les stigmates à vie...
Je dĂ©pense sans compter sur des rĂ©novations pharaoniques pour rĂ©nover ma maison familiale dans mon village natal au bord de la Dordogne prĂšs de Bordeaux. Je la transforme en deux logements sociaux qui ne remboursent pas les dizaines de prĂȘts Ă la banque. Je m'endette et suis placĂ©e sous curatelle renforcĂ©e.
Je change de psychiatre en 2016 et on me prescrit de la quétiapine. Je prends mes médicaments plus ou moins. Avec l'alcool, ça ne marche pas vraiment...
Je suis des séances de psychoéducation pour apprendre à gérer les déclencheurs et à observer les traitements médicamenteux mais mon humeur est encore trop euphorique.
Ma derniĂšre hospitalisation date de 2017. Ă cette Ă©poque encore, je me voyais comme une malade qui avait foutu en l'air la famille. Mise sous curatelle renforcĂ©e, mise en invaliditĂ©, divorce, fille aĂźnĂ©e diagnostiquĂ©e elle aussi avec un trouble bipolaire. Quelle descente aux enfers ! J'avais perdu tous mes ancĂȘtres et me voilĂ qui perpĂ©tuait cette lignĂ©e maudite...
Puis en 2018, l'anxiété a provoqué de la tachycardie paroxystique. Je me suis retrouvée aux urgences à plusieurs reprises avec 200 bpm! On me diagnostique la maladie de Bouveret !
Désormais, je dois composer avec d'autres paramÚtres en plus de la maladie mentale !
Ma fille aĂźnĂ©e est courageuse. Elle fait face Ă la maladie mentale qui ne lui laisse aucun rĂ©pit. Elle partage son quotidien sur sa chaĂźne Youtube Les petites vidĂ©os de Millie. De nombreux internautes la suivent avec bienveillance ! Puis elle dĂ©cide de crĂ©er la page Facebook "Bipolaire On Air". C'est le dĂ©part d'une nouvelle phase de notre vie. On dĂ©cide de partager des infos sur les troubles bipolaires et de lever le stigma qui pĂšse lourdement sur les personnes vivant avec un trouble psychique ! Millie Ă©crit un livre sur sa vie avec la bipolaritĂ© "La vie secrĂšte d'une bipolaire". Et moi j'alimente la page Facebook au quotidien. Je crĂ©e un blog du mĂȘme nom sur lequel j'Ă©cris des poĂšmes, des critiques de livres et d'Ă©missions TV ainsi que divers conseils pour vivre avec la bipolaritĂ©.
En février 2019, je commence une thérapie TCC avec un fantastique psychologue qui continue de me suivre et de m'aider d'une maniÚre concrÚte dans tous les domaines de ma vie, en particulier dans ma fragilité et les relations toxiques !
Ma fille aĂźnĂ©e enceinte doit ĂȘtre hospitalisĂ©e en juillet 2019 Ă ma demande (HDT) car totalement dĂ©lirante aprĂšs avoir arrĂȘtĂ© les traitements. Elle y restera pendant des mois ... Mon cĆur est brisĂ©...
En 2020, ma fille cadette part vivre en Australie aprĂšs 10 ans en Angleterre ! Je suis triste de la savoir Ă l'autre bout de la planĂšte mais heureuse pour elle !
Puis c'est la découverte de ce virus qui va nous changer à jamais ! Le Covid-19 chamboule le monde ! Les personnes hospitalisées en psychiatrie n'ont pas droit aux visites. Ma fille était hospitalisée à l'UMN des mois avant son accouchement et des mois aprÚs. J'ai du attendre que mon petit-fils ait 7 mois pour le voir ! Ma santé mentale n'est pas brillante. Seule au monde pendant les confinements, je supporte difficilement la séclusion.
Je serai hospitalisĂ©e en clinique psychiatrique dans les Alpes Ă l'Ă©tĂ© 2020, alors que ma psychiatre avait demandĂ© l'admission en janvier et que je devais ĂȘtre admise le 16 mars, jour de l'annonce du premier confinement ! Je dĂ©croche de l'alcool. La dose de quĂ©tiapine est augmentĂ©e au maximum. Ce sera la premiĂšre Ă©tape de mon rĂ©tablissement ! Le retour Ă Strasbourg sera compliquĂ©. SĂ©parĂ©e de ma fille, je tente de garder espoir qu'elle sorte de l'hĂŽpital et que je puisse voir son petit. Je finis par la revoir en septembre mais pas assez souvent pour ĂȘtre rassurĂ©e et sereine.
Reconfinement seule à nouveau en novembre mais plus sereine. J'ai gardé contact avec les amis sur les réseaux sociaux et avec ma fille cadette par WhatsApp.
Ce mĂȘme mois de novembre, deux malaises cardiaques avec des pulsations Ă 190 bpm, SAMU, perf pour abaisser le rythme cardiaque, transfert aux urgences, des brancards partout dans les couloirs, des heures d'attente...
Encore un en janvier 2021 ! Le cardiologue conseille une intervention. J'ai peur des possibles ratées et préfÚre prendre un traitement qui réduit la fréquence cardiaque.
Mon rĂ©tablissement commence nĂ©anmoins Ă ce moment-lĂ . Je prends conscience que je dois prendre ma vie en main et que mon avenir va dĂ©pendre de ce que je vais mettre en place pour atteindre un certain bien-ĂȘtre...
Je fĂȘte mes mille abonnĂ©s sur Bipolaire On Air.
Je fais de la peinture une fois par semaine au CMP.
J'obtiens la mainlevée de la mesure de curatelle renforcée dont je faisais l'objet.
Le 30 mars à l'occasion de la Journée mondiale des troubles bipolaires, je prends la parole publiquement pour parler des troubles bipolaires et montrer que toute ma vie n'a pas été en vain et pour aider d'autres personnes à avancer plus vite.
J'ai Ă cĆur de montrer les problĂ©matiques sous un autre angle : celui du rĂ©tablissement et du chemin parcouru. Lâenvie de mieux faire connaĂźtre le vĂ©cu de ces troubles pour agir sur les regards nĂ©gatifs portĂ©s sur les troubles psychiques et les personnes qui en souffrent.
Le chemin du rétablissement n'est pas linéaire. Mes troubles anxieux sont entretenus par ma situation familiale (fille aßnée et petit-fils), ma situation d'un point de vue personnel (relations toxiques), ma santé physique, mon appartement (propriétaire exigeant qui ne compense pas de graves dégùts des eaux ni l'assurance), bref tout un tas de facteurs perturbants !
Je retourne en clinique psychiatrique privée, cette fois à Solisana à Guebwiller. Mon humeur n'est pas trop déréglée mais je veux absolument prendre le large afin de me couper de mes soucis. Je fais des randos, de la peinture et de la psychothérapie qui me font beaucoup de bien ! Je suis heureuse d'avoir pris la décision de partir en clinique.
En septembre, je suis élue Présidente de la Maison de la Santé Mentale de l'Eurométropole de Strasbourg. Me voici investie d'une mission ! Ceci fait partie intégrante de mon rétablissement !
Je me suis inscrite à l'Université populaire pour prendre des cours de peinture.
En octobre, je suis la formation de Premiers secours en santé mentale. C'est génial !
En novembre, j'arrĂȘte de fumer. Une nouvelle vie sans tabac se profile devant moi. Je prends soin de ma santĂ© physique.
Je dĂ©mĂ©nage dĂ©but dĂ©cembre aprĂšs 5 ans passĂ©s dans un vieil appartement et une sĂ©rie de dĂ©gĂąts importants ! Je fais le tri dans mes affaires et dans ma vie !đ
DĂ©but d'annĂ©e 2022, je commence le sport sur ordonnance dĂ©sormais accessible pour les troubles psychiatriques stabilisĂ©s Ă Strasbourg. Avec le coach sportif, on dĂ©cide que je fasse de l'aquagym. Wow, je n'Ă©tais pas allĂ©e dans une piscine depuis des mois. Mon esprit s'apaise. L'anxiĂ©tĂ© se fait discrĂšte. Je ressens un Ă©norme bien-ĂȘtre !
Deux mois plus tard, j'ai le droit d'ajouter un sport. Je choisis la gym selon la méthode Feldenkrais ! J'adore !
GuidĂ©s par une fantastique coach dans lâexploration de mouvements lents et dĂ©licats nous finissons la sĂ©ance avec des sensations agrĂ©ables de lĂ©gĂšretĂ©, de longueur, dâouverture et de souplesse. La respiration est plus libre. Lâenvie de bouger augmente alors que les douleurs diminuent progressivement.
Mon rétablissement passe donc aussi par le sport ! C'est miraculeux !
Du cĂŽtĂ© du cĆur, ma cardiologue arrĂȘte les traitements et m'inscrit Ă un programme de tapis cardio pour 20 sĂ©ances remboursĂ©es par l'assurance maladie. Ăa fonctionne ! Plus d'Ă©pisodes de tachycardie ! Ma psychiatre veille sur moi et la moindre fluctuation de mon humeur. La quĂ©tiapine est efficace Ă une dose un peu rĂ©duite par rapport Ă l'hĂŽpital mais qui ne me sĂ©date pas trop.
On peut dire que je suis rĂ©tablie. Mes troubles bipolaires sont moins invasifs. La rĂ©gulation de mon humeur s'est naturellement instaurĂ©e grĂące au sport, Ă la psychothĂ©rapie TCC, Ă la gestion du stress, Ă l'arrĂȘt de l'alcool et du tabac, aux activitĂ©s crĂ©atives, grĂące Ă un dialogue bienveillant et constructif avec ma psychiatre et mon psychologue mais aussi grĂące Ă la reprise du pouvoir sur ma vie en me libĂ©rant de la curatelle, des relations toxiques, en privilĂ©giant les relations amicales saines, en changeant de lieu d'habitation et en trouvant ma place dans la sociĂ©tĂ©. Mes activitĂ©s en santĂ© mentale me comblent de satisfaction et contribuent Ă ma bonne santĂ© mentale !
Auteur : Bipolaire On Air
#troublesbipolaires #retablissement
đđđđđ
« Le rĂ©tablissement dĂ©signe un processus par Ă©tapes qui vise Ă recouvrer un niveau de bien ĂȘtre pour retrouver sa capacitĂ© de dĂ©cider et sa libertĂ© dâagir. Apprendre Ă mieux se connaĂźtre, reconnaĂźtre ses troubles et les accepter sont les clĂ©s du rĂ©tablissement. Ce processus permet Ă la personne de contribuer Ă restaurer un Ă©quilibre de vie afin de trouver sa place dans la sociĂ©tĂ© en construisant un projet qui lui soit adaptĂ©. Retrouver un sens Ă sa vie, câest aussi mettre en place des activitĂ©s de loisir, de plaisir ou de travail qui auront pour objectif lâĂ©panouissement de chacun. Câest aussi la possibilitĂ© de se dĂ©gager du statut de malade psychique et de se reconsidĂ©rer comme une personne parmi tant dâautres. [...] Se rĂ©tablir câest lâespoir dâun avenir meilleur ! »
Définition proposée par le comité des usagers du SUR-CL3R
https://centre-ressource-rehabilitation.org/-retablissement-
"Trois facteurs ressortent des analyses du rĂ©cit de vie des personnes se dĂ©finissant comme rĂ©tablie dâune maladie psychique :
- Restaurer lâespoir
- Favoriser lâauto-dĂ©termination : possibilitĂ© de prendre des dĂ©cisions pour soi-mĂȘme, de rĂ©gler ses propres problĂšmes et de sâoccuper de sa vie et de son avenir.
- Promouvoir lâinclusion sociale : retrouver une identitĂ© positive et sâengager dans la vie sociale.
Par ailleurs, le rĂ©tablissement nâest pas un concept unitaire et linĂ©aire.
Plusieurs dimensions définissent le rétablissement :
- dimension clinique : rémission des symptÎmes
- dimension fonctionnelle : avoir un travail, des activitĂ©s, ĂȘtre autonome
- dimension sociale : avoir un sentiment dâappartenance Ă un groupe
- dimension physique : agir pour une bonne santé
- dimension existentielle : avoir un but, donner un sens Ă sa vie"
Ressources :
http://www.psycom.org/Espace-Presse/Sante-mentale-de-A-a-Z/Retablissement
http://www.douglas.qc.ca/info/retablissement-sante-mentale
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