🌀La maladie bipolaire s’accompagne d’une importante comorbidité, c’est-à-dire qu’elle est souvent associée à d’autres troubles. Cette association modifie souvent l’expression de la maladie et peut affecter son pronostic et la réponse au traitement. Il est donc primordial de dépister cette comorbidité et de la traiter conjointement au trouble bipolaire.
Les comorbidités regroupent essentiellement :
- la consommation d’alcool et de toxiques
- les troubles paniques
- le trouble obsessionnel compulsif ou TOC
- les troubles des conduites alimentaires
- les troubles de la personnalité
- le surpoids et l’obésité
- le diabète
- les maladies cardiovasculaires
Source : https://www.troubles-bipolaires.com/maladie-bipolaire/comorbidites-maladies-associees/
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Il semblerait que la santé physique soit quelque peu délaissée chez les patients bipolaires ou souffrant d'autres troubles psychiques !
Au niveau des psychiatres, on pourrait envisager que lors d'hospitalisations, le patient se voit offert un bilan complet de santé et qu'on lui prescrive des traitements médicamenteux en fonction des résultats et des pathologies. Une lettre de suivi avec un rapport complet pourrait être adressée au psychiatre libéral et au médecin généraliste.
Ceux-ci pourraient travailler en liaison et recommander de consulter des spécialistes afin d'assurer un suivi en cardiologie, en endocrinologie, en diabétologie, en neurologie et en addictologie entre autres.
On pourrait imaginer que le généraliste conseille une thérapie TCC par un psychologue pour tout ce qui est TAC, TOC, troubles anxieux, panique, etc..., en association avec un nutritionniste pour les TCA.
Si le gouvernement investissait dans les CMP, là aussi on pourrait augmenter le nombre de psychiatres, psychologues et nutritionnistes.
En ce qui concerne les activités physiques, je bénéficie de sport sur ordonnance pour mes troubles psychiatriques stabilisés, et je fais de l'aquagym une fois par semaine et de la gym Feldenkrais mais ce dispositif n'existe qu'à Strasbourg. Par contre, il est offert en France pour diverses pathologies cardiovasculaires, diabète et obésité qui peuvent être des comorbidités du trouble bipolaire ou autre trouble psychique.
Le manque d'informations et le repli sur soi pourraient être repérés par les généralistes lors d'une consultation de routine.
Mais je dirais que c'est au psychiatre de dialoguer avec ses patients pour voir comment va leur santé en général et les orienter vers des spécialistes si nécessaire.
Ensuite, ce serait intéressant que nous ayons un dossier médical numérique auquel chaque spécialiste aurait accès afin d'avoir une prise en charge globale.
Les mutuelles ont leur rôle à jouer dans tout ça. J'ai la chance d'avoir une mutuelle qui rembourse environ deux séances par mois chez mon psychologue mais ce n'est pas le cas de toutes les mutuelles...
Je suis suivie non seulement par ma psychiatre mais aussi par mon psychologue. J'ai des problèmes cardio alors je vous un cardiologue. Demain on me pose à nouveau un holter pendant 24h pour monitorer mon rythme cardiaque car j'ai fait plusieurs épisodes de tachycardie paroxystique lors de grands stress causés par mon anxiété, une comorbidité du trouble bipolaire. Je fais des exercices cardio sur tapis dans un centre spécialisé attenant au cabinet de cardiologie. 20 séances sont remboursées par la caisse d'assurance maladie.
On m'a enlevé la thyroïde en 2007 alors je suis suivie par une endocrinologue.
J'ai arrêté de fumer et je vois toujours de temps en temps la tabacologue à l'hôpital. Elle m'aide à tenir. Pour ce qui est de l'alcool, j'ai été sevrée en clinique. C'est le seul moyen car c'est très dur.
J'ai consulté une nutritionniste par rapport au cholestérol et aux triglycérides et je suis supposée suivre un régime alimentaire particulier.
Voilà tous les soins dont je bénéficie, mais je suis soignée en psychiatrie depuis plus de 20 ans et on ne m'a pas proposé de prise en charge pour mes comorbidités, les maladies associées. Ce n'est qu'à l'apparition et à l'aggravation de divers troubles que j'ai moi-même consulté des spécialistes. D'où l'intérêt de sensibiliser les psychiatres et les généralistes à la nécessité d'une prise en charge globale !
#troublesbipolaires #troublesdelhumeur #troublespsychiatriques #comorbidites
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J'ai pris le temps de transcrire ce podcast pour vous ! Cela m'a pris quelques jours mais j'estime que c'est important de voir les différentes thématiques par écrit !
La santé mentale dépend étroitement de notre santé physique
Ophélia Godin, épidémiologiste, chercheuse à l'INSERM et à la Fondation Fondamental
Fondamental Talk
30 mai 2022
https://www.fondation-fondamental.org/la-sante-mentale-et-la-sante-physique-sont-indissociables
La médecine occidentale a longtemps dissocié le corps et l'esprit. Au début du XXe siècle, on commence à les associer. La recherche montre l'importance des maladies physiques, telles que les maladies cardiovasculaires, diabète ou l'obésité, dans les maladies psychiatriques sévères.
Compréhension de
- la fréquence de ces maladies
- facteurs associés
- origines
- ou conséquences de ces maladies somatiques sur l'évolution des maladies psychiques.
On a pu montrer par exemple que la fréquence du syndrome métabolique qui regroupe un ensemble de maladies cliniques et biologiques comme la pression artérielle élevée, taux élevés de sucre et graisses dans le sang, embonpoint, taux faible de bon cholestérol, deux fois plus fréquent chez les personnes vivant avec un trouble psychique.
Ces maladies physiques, cardiovasculaires, diabète, n'avaient pas qu'un impact sur les maladies physiques des individus mais pouvaient avoir un impact sur l'évolution de la maladie psychique elle-même et en particulier altérer les fonctions cognitives des individus, le fonctionnement global voire augmenter le risque de rechutes.
Question
Idée reçue
Le suicide est loin d'être la première cause de mortalité des personnes vivant avec un trouble psychique. Ophélia Godin, vous vous battez tous les jours contre ce type d'idées fausses. Quels sont les principaux risques pour ces patients en psychiatrie ?
Réponse
Oui mais le risque est avéré par rapport à la population générale. Les principales causes de mortalité chez les individus souffrant de troubles psychiques sont les maladies cardiovasculaires et le cancer comme pour la population générale.
Question
Pourquoi les personnes vivant avec un trouble psychique sont aussi exposées aux maladies cardiovasculaires et au diabète ?
Réponse
Il y a plusieurs facteurs expliquent cette fréquence plus élevée dans les maladies psychiatriques. Ces facteurs sont modifiables ce qui veut dire qu'on va pouvoir agir dessus, en particulier ceux liés à l'hygiène de vie. Les recherches montrent que les individus souffrant de troubles psychiques ont tendance à avoir une moins bonne alimentation trop riche en graisses ou en sucres rapides. Ils font moins d'activité physique et ont des rythmes de sommeil altérés. Il y a plus d'addictions comme le tabac, l'alcool, ou de consommation de drogues et tous ces facteurs sont associés à des sur-risques de développement d'une maladie cardiovasculaire ou un diabète.
Ensuite, il y a des facteurs liés à la prise de certains médicaments psychotropes qui peuvent être pourvoyeurs d'une prise de poids ou d'anomalies, de paramètres comme la glycémie, la pression artérielle ou encore le cholestérol même si de nos jours, on ne sait pas bien qui va prendre beaucoup de poids et qui ne va pas en prendre. Il y a une vraie variabilité entre les individus.
Et puis en plus de tout ça, il y a de plus en plus d'arguments qui suggèrent qu'il y a une véritable variabilité à l'apparition de ces troubles somatiques dans les maladies psychiatriques, des facteurs génétiques communs, environnementaux, des mécanismes physio-pathologiques communs, avec par exemple un dérèglement du système immuno-inflammatoire.
Question
Alors résultat, les patients avec un trouble psychique grave auraient 15 ans d'espérance de vie en moins que la moyenne. Comment expliquer cette grande injustice ?
Réponse
On vient de le dire. Les personnes souffrant de maladies psychiatriques sont plus à risque de développer des maladies cardiovasculaires ou du diabète. Or aujourd'hui en France, il y a un vrai clivage entre soins somatiques et soins psychiatriques et donc ces pathologies ne sont pas forcément détectées ni dépistées, ni traitées. Deux-tiers des individus souffrant de maladies psychiques n'étaient pas suffisamment pris en charge pour leur pathologie cardiovasculaire ou leur diabète. Et en plus de ça, lorsqu'on a une maladie psychique sévère, on va avoir tendance à se replier sur soi-même, à moins aller chercher le soin, et ça donne un accès limité aux soins somatiques par rapport à la population générale.
Ça s'ajouter à ça des facteurs d'ordre socio-économiques. On sait que lorsqu'on a une maladie psychique, on a plus de difficultés à terminer ses études, à rentrer dans le marché de l'emploi et à s'y maintenir et tous ces facteurs sont liés à une précarité économique. La précarité économique même en l'absence de maladie psychique est associée à un moins bon état de santé en général et à une réduction de l'espérance de vie.
Question
Alors ces découvertes vous ont-elles amenée à développer des stratégies thérapeutiques que vous proposez à vos patients ?
Réponse
Avant de parler d'innovations thérapeutiques, il y a déjà toute une série de mesures préventives ou de prise en charge thérapeutique qui existent déjà et qui ne sont pas suffisamment adoptées en routine classique et qui vont passer par l'évaluation de l'ensemble des facteurs de risques cardiovasculaires et du diabète, par aussi le suivi des paramètres métaboliques comme le cholestérol, les triglycérides ou la pression artérielle ou encore le poids.
Lors de l'initiation d'un traitement et puis les recommandations d'une bonne hygiène de vie, sur une alimentation plus saine, de l'activité physique, des rythmes réguliers, une diminution du tabac.
Ça, c'est dans un premier temps.
Malgré tout, il y a quand même des études qui suggèrent qu'il y a certains médicaments qu'on pourrait rajouter en plus du traitement usuelet qui permettraient de réduire ou de limiter la prise de poids ou d'améliorer l'ensemble des paramètres mais ça reste à l'état de recherche pour le moment. Ça ne fait pas partie des pratiques usuelles.
Et par ailleurs, ces maladies psychiques peuvent avoir un impact sur l'évolution de la maladie. Il y a des études qui suggèrent que la présence de ces maladies physiques pourraient être un frein à l'obtention d'une bonne réponse thérapeutique.
Alors on peut imaginer que si l'on traite ces maladies physiques, peut-être qu'on va pouvoir améliorer la réponse thérapeutique, en tout cas dans un certain groupe de patients.
Question
La bonne réponse thérapeutique, vous voulez dire la bonne réponse aux médicaments ?
Réponse
Oui tout-à-fait !
Question
Est-ce que ça veut dire qu'on peut guérir d'une dépression ou d'un trouble bipolaire avec une alimentation équilibrée, un meilleur sommeil, une activité physique plus régulière ou au moins prévenir les maladies mentales avec une bonne hygiène de vie ?
Réponse
Absolument pas ! l'idée c'est de comprendre que la santé mentale et la santé physique sont indissociables et qu'il faut prendre en charge de manière globale les individus en prenant soin à la fois de son esprit et de son corps !
Merci Ophélia Godin !
Merci à vous !
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Maladie bipolaire / Comorbidités: maladies associées
Généralités • La consommation d’alcool et de toxiques • Les troubles paniques • Le trouble obsessionnel compulsif ou TOC • Les troubles des conduites alimentaires • Les troubles de la personnalité • Le surpoids et l’obésité • Le diabète • Les maladies cardiovasculaires
La maladie bipolaire s’accompagne d’une importante comorbidité, c’est-à-dire qu’elle est souvent associée à d’autres troubles. Cette association modifie souvent l’expression de la maladie et peut affecter son pronostic et la réponse au traitement. Il est donc primordial de dépister cette comorbidité et de la traiter conjointement au trouble bipolaire. Elle concerne essentiellement :
la consommation d’alcool et de toxiques
les troubles paniques
le trouble obsessionnel compulsif ou TOC
les troubles des conduites alimentaires
les troubles de la personnalité
le surpoids et l’obésité
le diabète
les maladies cardiovasculaires
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