đLa maladie bipolaire sâaccompagne dâune importante comorbiditĂ©, câest-Ă -dire quâelle est souvent associĂ©e Ă dâautres troubles. Cette association modifie souvent lâexpression de la maladie et peut affecter son pronostic et la rĂ©ponse au traitement. Il est donc primordial de dĂ©pister cette comorbiditĂ© et de la traiter conjointement au trouble bipolaire.
Les comorbidités regroupent essentiellement :
- la consommation dâalcool et de toxiques
- les troubles paniques
- le trouble obsessionnel compulsif ou TOC
- les troubles des conduites alimentaires
- les troubles de la personnalité
- le surpoids et lâobĂ©sitĂ©
- le diabĂšte
- les maladies cardiovasculaires
Source : https://www.troubles-bipolaires.com/maladie-bipolaire/comorbidites-maladies-associees/
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Il semblerait que la santé physique soit quelque peu délaissée chez les patients bipolaires ou souffrant d'autres troubles psychiques !
Au niveau des psychiatres, on pourrait envisager que lors d'hospitalisations, le patient se voit offert un bilan complet de santĂ© et qu'on lui prescrive des traitements mĂ©dicamenteux en fonction des rĂ©sultats et des pathologies. Une lettre de suivi avec un rapport complet pourrait ĂȘtre adressĂ©e au psychiatre libĂ©ral et au mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste.
Ceux-ci pourraient travailler en liaison et recommander de consulter des spécialistes afin d'assurer un suivi en cardiologie, en endocrinologie, en diabétologie, en neurologie et en addictologie entre autres.
On pourrait imaginer que le généraliste conseille une thérapie TCC par un psychologue pour tout ce qui est TAC, TOC, troubles anxieux, panique, etc..., en association avec un nutritionniste pour les TCA.
Si le gouvernement investissait dans les CMP, lĂ aussi on pourrait augmenter le nombre de psychiatres, psychologues et nutritionnistes.
En ce qui concerne les activitĂ©s physiques, je bĂ©nĂ©ficie de sport sur ordonnance pour mes troubles psychiatriques stabilisĂ©s, et je fais de l'aquagym une fois par semaine et de la gym Feldenkrais mais ce dispositif n'existe qu'Ă Strasbourg. Par contre, il est offert en France pour diverses pathologies cardiovasculaires, diabĂšte et obĂ©sitĂ© qui peuvent ĂȘtre des comorbiditĂ©s du trouble bipolaire ou autre trouble psychique.
Le manque d'informations et le repli sur soi pourraient ĂȘtre repĂ©rĂ©s par les gĂ©nĂ©ralistes lors d'une consultation de routine.
Mais je dirais que c'est au psychiatre de dialoguer avec ses patients pour voir comment va leur santé en général et les orienter vers des spécialistes si nécessaire.
Ensuite, ce serait intéressant que nous ayons un dossier médical numérique auquel chaque spécialiste aurait accÚs afin d'avoir une prise en charge globale.
Les mutuelles ont leur rÎle à jouer dans tout ça. J'ai la chance d'avoir une mutuelle qui rembourse environ deux séances par mois chez mon psychologue mais ce n'est pas le cas de toutes les mutuelles...
Je suis suivie non seulement par ma psychiatre mais aussi par mon psychologue. J'ai des problÚmes cardio alors je vous un cardiologue. Demain on me pose à nouveau un holter pendant 24h pour monitorer mon rythme cardiaque car j'ai fait plusieurs épisodes de tachycardie paroxystique lors de grands stress causés par mon anxiété, une comorbidité du trouble bipolaire. Je fais des exercices cardio sur tapis dans un centre spécialisé attenant au cabinet de cardiologie. 20 séances sont remboursées par la caisse d'assurance maladie.
On m'a enlevé la thyroïde en 2007 alors je suis suivie par une endocrinologue.
J'ai arrĂȘtĂ© de fumer et je vois toujours de temps en temps la tabacologue Ă l'hĂŽpital. Elle m'aide Ă tenir. Pour ce qui est de l'alcool, j'ai Ă©tĂ© sevrĂ©e en clinique. C'est le seul moyen car c'est trĂšs dur.
J'ai consulté une nutritionniste par rapport au cholestérol et aux triglycérides et je suis supposée suivre un régime alimentaire particulier.
VoilĂ tous les soins dont je bĂ©nĂ©ficie, mais je suis soignĂ©e en psychiatrie depuis plus de 20 ans et on ne m'a pas proposĂ© de prise en charge pour mes comorbiditĂ©s, les maladies associĂ©es. Ce n'est qu'Ă l'apparition et Ă l'aggravation de divers troubles que j'ai moi-mĂȘme consultĂ© des spĂ©cialistes. D'oĂč l'intĂ©rĂȘt de sensibiliser les psychiatres et les gĂ©nĂ©ralistes Ă la nĂ©cessitĂ© d'une prise en charge globale !
#troublesbipolaires #troublesdelhumeur #troublespsychiatriques #comorbidites
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J'ai pris le temps de transcrire ce podcast pour vous ! Cela m'a pris quelques jours mais j'estime que c'est important de voir les différentes thématiques par écrit !
La santé mentale dépend étroitement de notre santé physique
Ophélia Godin, épidémiologiste, chercheuse à l'INSERM et à la Fondation Fondamental
Fondamental Talk
30 mai 2022
https://www.fondation-fondamental.org/la-sante-mentale-et-la-sante-physique-sont-indissociables
La médecine occidentale a longtemps dissocié le corps et l'esprit. Au début du XXe siÚcle, on commence à les associer. La recherche montre l'importance des maladies physiques, telles que les maladies cardiovasculaires, diabÚte ou l'obésité, dans les maladies psychiatriques sévÚres.
Compréhension de
- la fréquence de ces maladies
- facteurs associés
- origines
- ou conséquences de ces maladies somatiques sur l'évolution des maladies psychiques.
On a pu montrer par exemple que la fréquence du syndrome métabolique qui regroupe un ensemble de maladies cliniques et biologiques comme la pression artérielle élevée, taux élevés de sucre et graisses dans le sang, embonpoint, taux faible de bon cholestérol, deux fois plus fréquent chez les personnes vivant avec un trouble psychique.
Ces maladies physiques, cardiovasculaires, diabĂšte, n'avaient pas qu'un impact sur les maladies physiques des individus mais pouvaient avoir un impact sur l'Ă©volution de la maladie psychique elle-mĂȘme et en particulier altĂ©rer les fonctions cognitives des individus, le fonctionnement global voire augmenter le risque de rechutes.
Question
Idée reçue
Le suicide est loin d'ĂȘtre la premiĂšre cause de mortalitĂ© des personnes vivant avec un trouble psychique. OphĂ©lia Godin, vous vous battez tous les jours contre ce type d'idĂ©es fausses. Quels sont les principaux risques pour ces patients en psychiatrie ?
Réponse
Oui mais le risque est avéré par rapport à la population générale. Les principales causes de mortalité chez les individus souffrant de troubles psychiques sont les maladies cardiovasculaires et le cancer comme pour la population générale.
Question
Pourquoi les personnes vivant avec un trouble psychique sont aussi exposées aux maladies cardiovasculaires et au diabÚte ?
Réponse
Il y a plusieurs facteurs expliquent cette fréquence plus élevée dans les maladies psychiatriques. Ces facteurs sont modifiables ce qui veut dire qu'on va pouvoir agir dessus, en particulier ceux liés à l'hygiÚne de vie. Les recherches montrent que les individus souffrant de troubles psychiques ont tendance à avoir une moins bonne alimentation trop riche en graisses ou en sucres rapides. Ils font moins d'activité physique et ont des rythmes de sommeil altérés. Il y a plus d'addictions comme le tabac, l'alcool, ou de consommation de drogues et tous ces facteurs sont associés à des sur-risques de développement d'une maladie cardiovasculaire ou un diabÚte.
Ensuite, il y a des facteurs liĂ©s Ă la prise de certains mĂ©dicaments psychotropes qui peuvent ĂȘtre pourvoyeurs d'une prise de poids ou d'anomalies, de paramĂštres comme la glycĂ©mie, la pression artĂ©rielle ou encore le cholestĂ©rol mĂȘme si de nos jours, on ne sait pas bien qui va prendre beaucoup de poids et qui ne va pas en prendre. Il y a une vraie variabilitĂ© entre les individus.
Et puis en plus de tout ça, il y a de plus en plus d'arguments qui suggÚrent qu'il y a une véritable variabilité à l'apparition de ces troubles somatiques dans les maladies psychiatriques, des facteurs génétiques communs, environnementaux, des mécanismes physio-pathologiques communs, avec par exemple un dérÚglement du systÚme immuno-inflammatoire.
Question
Alors résultat, les patients avec un trouble psychique grave auraient 15 ans d'espérance de vie en moins que la moyenne. Comment expliquer cette grande injustice ?
Réponse
On vient de le dire. Les personnes souffrant de maladies psychiatriques sont plus Ă risque de dĂ©velopper des maladies cardiovasculaires ou du diabĂšte. Or aujourd'hui en France, il y a un vrai clivage entre soins somatiques et soins psychiatriques et donc ces pathologies ne sont pas forcĂ©ment dĂ©tectĂ©es ni dĂ©pistĂ©es, ni traitĂ©es. Deux-tiers des individus souffrant de maladies psychiques n'Ă©taient pas suffisamment pris en charge pour leur pathologie cardiovasculaire ou leur diabĂšte. Et en plus de ça, lorsqu'on a une maladie psychique sĂ©vĂšre, on va avoir tendance Ă se replier sur soi-mĂȘme, Ă moins aller chercher le soin, et ça donne un accĂšs limitĂ© aux soins somatiques par rapport Ă la population gĂ©nĂ©rale.
Ăa s'ajouter à ça des facteurs d'ordre socio-Ă©conomiques. On sait que lorsqu'on a une maladie psychique, on a plus de difficultĂ©s Ă terminer ses Ă©tudes, Ă rentrer dans le marchĂ© de l'emploi et Ă s'y maintenir et tous ces facteurs sont liĂ©s Ă une prĂ©caritĂ© Ă©conomique. La prĂ©caritĂ© Ă©conomique mĂȘme en l'absence de maladie psychique est associĂ©e Ă un moins bon Ă©tat de santĂ© en gĂ©nĂ©ral et Ă une rĂ©duction de l'espĂ©rance de vie.
Question
Alors ces découvertes vous ont-elles amenée à développer des stratégies thérapeutiques que vous proposez à vos patients ?
Réponse
Avant de parler d'innovations thérapeutiques, il y a déjà toute une série de mesures préventives ou de prise en charge thérapeutique qui existent déjà et qui ne sont pas suffisamment adoptées en routine classique et qui vont passer par l'évaluation de l'ensemble des facteurs de risques cardiovasculaires et du diabÚte, par aussi le suivi des paramÚtres métaboliques comme le cholestérol, les triglycérides ou la pression artérielle ou encore le poids.
Lors de l'initiation d'un traitement et puis les recommandations d'une bonne hygiÚne de vie, sur une alimentation plus saine, de l'activité physique, des rythmes réguliers, une diminution du tabac.
Ăa, c'est dans un premier temps.
MalgrĂ© tout, il y a quand mĂȘme des Ă©tudes qui suggĂšrent qu'il y a certains mĂ©dicaments qu'on pourrait rajouter en plus du traitement usuelet qui permettraient de rĂ©duire ou de limiter la prise de poids ou d'amĂ©liorer l'ensemble des paramĂštres mais ça reste Ă l'Ă©tat de recherche pour le moment. Ăa ne fait pas partie des pratiques usuelles.
Et par ailleurs, ces maladies psychiques peuvent avoir un impact sur l'Ă©volution de la maladie. Il y a des Ă©tudes qui suggĂšrent que la prĂ©sence de ces maladies physiques pourraient ĂȘtre un frein Ă l'obtention d'une bonne rĂ©ponse thĂ©rapeutique.
Alors on peut imaginer que si l'on traite ces maladies physiques, peut-ĂȘtre qu'on va pouvoir amĂ©liorer la rĂ©ponse thĂ©rapeutique, en tout cas dans un certain groupe de patients.
Question
La bonne réponse thérapeutique, vous voulez dire la bonne réponse aux médicaments ?
Réponse
Oui tout-Ă -fait !
Question
Est-ce que ça veut dire qu'on peut guérir d'une dépression ou d'un trouble bipolaire avec une alimentation équilibrée, un meilleur sommeil, une activité physique plus réguliÚre ou au moins prévenir les maladies mentales avec une bonne hygiÚne de vie ?
Réponse
Absolument pas ! l'idée c'est de comprendre que la santé mentale et la santé physique sont indissociables et qu'il faut prendre en charge de maniÚre globale les individus en prenant soin à la fois de son esprit et de son corps !
Merci Ophélia Godin !
Merci Ă vous !
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Maladie bipolaire / Comorbidités: maladies associées
GĂ©nĂ©ralitĂ©s âą La consommation dâalcool et de toxiques âą Les troubles paniques âą Le trouble obsessionnel compulsif ou TOC âą Les troubles des conduites alimentaires âą Les troubles de la personnalitĂ© âą Le surpoids et lâobĂ©sitĂ© âą Le diabĂšte âą Les maladies cardiovasculaires
La maladie bipolaire sâaccompagne dâune importante comorbiditĂ©, câest-Ă -dire quâelle est souvent associĂ©e Ă dâautres troubles. Cette association modifie souvent lâexpression de la maladie et peut affecter son pronostic et la rĂ©ponse au traitement. Il est donc primordial de dĂ©pister cette comorbiditĂ© et de la traiter conjointement au trouble bipolaire. Elle concerne essentiellement :
la consommation dâalcool et de toxiques
les troubles paniques
le trouble obsessionnel compulsif ou TOC
les troubles des conduites alimentaires
les troubles de la personnalité
le surpoids et lâobĂ©sitĂ©
le diabĂšte
les maladies cardiovasculaires
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