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🤸Bipolarité: notre relation au corps...

đź’śFais du bien Ă  ton corps pour que ton âme ait envie d'y rester 

Proverbe indien 

Le truc paradoxal avec la maladie mentale, avec la bipolaritĂ© par exemple, puisqu'en l'occurrence c'est la maladie qui me concerne, c'est que l'on n'a pas l'habitude de la loger dans notre corps alors que ben si ! 

Elle affecte notre cerveau en premier qui est l'organe "chef d'orchestre"! Mais comme on sépare le corps de la tête, ce n'est pas si simple !

"Le cerveau constitue le centre de contrôle du corps humain, il gère tout ce que nous faisons. Que l’on soit en train de penser, de rêver, de faire du sport, ou même de dormir, le cerveau y prend part d’une façon ou d’une autre. C’est un exemple d’ingénierie organisée en différentes parties connectées entre elles de façon très spécifique. Chaque partie du cerveau a des tâches particulières à réaliser, ce qui fait de lui un processeur ultime. Travaillant en tandem avec le reste du système nerveux, le cerveau reçoit et envoie des messages, permettant une communication ininterrompue entre le monde extérieur et le soi."

frcneurodon.com

La bipolarité modifie nos connexions neuronales. La maladie affecte notre mémoire, notre attention, notre énergie. Elle se loge partout en profondeur dans la zone primaire, dans la zone des émotions et dans le cortex, ces zones qui interagissent et produisent des "effets spéciaux" ! Elle prend le contrôle. On est dans la Matrice ! On reçoit des messages cryptés ! Matrix c'est plus de la science-fiction, c'est notre réalité...

La maladie trompe nos sens. Elle nous fait voir des choses Ă©tranges. Certains entendent des voix puissantes qui crient, qui hurlent comme des loups ! Notre pauvre cerveau travaille contre lui-mĂŞme ! 

On voit bien là, la complexité de la chose !

Elle nous empêche de dormir ! Notre pauvre cervelle en ébullition tient désespérément le coup pendant des jours jusqu'à épuisement total, jusqu'au délire, jusqu'à l'hospitalisation violente !

Mais la maladie nous fait aussi dormir à longueur de journée, à longueur de nuit ... Elle nous souffle à l'oreille "vas-y, dors" hypnotisante telle le serpent... Notre cerveau est mis à l'arrêt ! Notre organe principal végète, hiberne ... Combien de temps ? Des semaines, des mois, des années...

Elle affecte nos poumons car nombreux d'entre nous fumons ou avons fumĂ© longtemps trop longtemps... 

Elle impacte notre foie Ă  travers notre addiction Ă  l'alcool pour taire la souffrance !

Elle scarifie notre chair ! Notre cœur saigne !

Elle nous incite parfois Ă  nous gaver, Ă  nous faire vomir ; elle nous fait enfler, nous rend obèse ; elle nous fait perdre tellement de poids que notre corps n'est plus que l'ombre de lui-mĂŞme ! 

L'angoisse nous paralyse, nous tord les boyaux. La tristesse nous fend le cœur !

Et puis, y a les médicaments censés calmer les symptômes. Le corps trinque de tous les côtés... Le cerveau s'endort paralysé, le système nerveux se détraque et produit des mouvements involontaires, les intestins s'enflamment et fonctionnent au ralenti, le cœur palpite, la bouche s'assèche ou salive, l'estomac brûle, les mains tremblent, notre corps tout entier hurle de douleur !

La libido ? Les troubles sexuels ? Vaste sujet... C'est notre rapport au corps dans tout ce qu'il existe de plus intime ! Hypersexualité en état maniaque : nos sens sont exacerbés et nos organes sexuels sont sursollicités et douloureux ! En dépression, plus de libido ! Les traitements médicamenteux surpuissants affectent eux aussi notre désir, soit en le supprimant, soit en provoquant des difficultés à atteindre un orgasme. Notre corps et notre sexualité deviennent le centre de nos préoccupations. L'anxiété augmente et c'est un cercle vicieux qui s'installe. Pas facile de parler de tout ça aux psys ! On s'isole et on devient malheureux...

Les psychiatres s'en fichent ou plutôt préfèrent ça plutôt que la "folie circulaire" !

Au bout de quelques annĂ©es si nous sommes toujours vivant, notre corps s'habitue Ă  la dĂ©formation, Ă  la contrainte, au lissage de nos Ă©motions. 

La maladie nous laisse pourtant un peu de répit. Elle se fait discrète mais notre corps malmené nous fait pitié. Comment en prendre soin alors que nous le détestons ? Comment reprendre confiance ? Grâce au sport santé ou à l'art certainement... Peut-être est-il temps d'écouter notre âme, de rêver et de créer ? Relevons la tête dignement mes amis et prenons soin de nous !

Autrice : Bipolaire On Air

#bipolarite #santementale


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