Handicap psychique : « Les compétences de ces collaborateurs ne sont pas celles valorisées par l’employeur »
"Concernant les personne bipolaires, la nature fluctuante de leurs symptômes les fait apparaître comme moins fiables aux yeux de leurs managers, qui rechignent à leur accorder leur confiance."
https://www.helloworkplace.fr/handicap-psychique-competences-emploi/
Cet article fait référence à une enquête. Je suis un peu dubitative. On se place du côté des employeurs qui devraient chercher des qualités chez les personnes vivant avec un trouble psychique qui les rendraient utiles au sein de l'entreprise.
Le rétablissement serait alors une façon de vivre de manière épanouie, en apportant sa contribution à l'entreprise et à la société ! Clairement, cette manière de penser est orientée "production" et rentabilité !
"Parce que la santé mentale, quoi qu’en dise la définition encore si réductrice — pour ne pas dire révoltante — de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), n’est peut-être pas, non, un « état de bien-être qui permet à chacun de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès et de manière productive, et d’être en mesure d’apporter une contribution à la communauté ».
Cette définition, tellement enchâssée dans la logique néolibérale qu’elle en oublie son imposture, illustre en elle-même le grand paradoxe du discours sur la santé mentale."
https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/790584/chronique-la-sante-mentale-ca-n-existe-pas
Oui on peut dire que le rétablissement passe par l'inclusion mais surtout je dirais par la compréhension en tout premier lieu et l'absence de stigmatisation. Et là c'est un tout autre discours ! Mon rétablissement est passé par la mise en invalidité en 2017 en fin de carrière, tout le contraire de l'idée d'être productive ou plutôt je deviens productive pour moi-même ! Je me consacre exclusivement à ma santé mentale ! Je comprends l'idée derrière l'article ! La valorisation des compétences ... Donner un sens à sa vie à travers le travail... Voici deux phrases qui en disent long !
"Le travail donne une structure à la vie de ces personnes. Il leur confère un sentiment d’appartenance, un but, une identité et les aide à être financièrement indépendantes. Du côté des entreprises, les personnes atteintes de maladie mentale constituent un réservoir de talents inexploité qu’elles ont tout intérêt à mobiliser, dans un contexte où elles peinent à recruter et à fidéliser."
C'est bien mal connaître les difficultés rencontrées par les personnes en situation de handicap psychique au quotidien ! Et je ne parle même pas des difficultés en périodes de décompensation ! Non je parle d'une personne connaissant une période de relative accalmie. Je n'en ai pas connues perso ce qui a compliqué ma carrière professionnelle ! Je n'étais pas diagnostiquée bipolaire et j'enchainais les épisodes maniaques et dépressifs sur lesquels je ne vais pas m'étaler mais disons qu'ils ont impacté extrêmement négativement ma vie.
Donc j'en reviens aux difficultés du quotidien lorsqu'on travaille. Tes collègues empreints d'une fausse sollicitude te demandent si ça va mieux (tu reviens d'hospi en HP...) et ajoutent "t'as l'air en forme !" Et continuent avec des "ça doit te faire du bien d'être à nouveau au travail !". Bref, toi tu prends un cocktail de médocs qui te cassent et qui t'empêchent de te lever à l'heure le matin et qui provoquent des pannes de mémorisation et de concentration. Tes émotions sont exacerbées même en période "stable" ! Tes troubles anxieux te fatiguent et augmentent ton stress au travail alimenté par le ou la chef et les collègues. Tu parles pas de bipolarité ni des symptômes. À tout le moins, tu évoques une légère dépression... Comme tu as accumulé les arrêts maladie et les reprises en mi-temps thérapeutique, tes collègues parlent dans ton dos :"oui ça fait chier, on doit toujours faire le travail à sa place, bla bla..." Bref, vous voyez le tableau. Peut-être l'avez-vous vécu aussi ? Tu t'enfermes dans une fausse image de malade mental qui ne l'est pas ! Mais on sait bien que la maladie même discrète est bien là tapie au plus profond de soi prête à surgir à n'importe quel moment lorsqu'on te harcèle au travail ou qu'on n'aménage pas tes horaires parce que tu ne voulais pas de RQTH qui signifierait clairement que t'es handicapé !
Il y aurait tant à dire sur le sujet du handicap psychique et du travail... Ma fille aînée a été elle aussi mise en invalidité après 7 ans d'activité professionnelle. Ses symptômes de schizoaffectivité étaient devenus trop envahissants. Effets secondaires des traitements incompatibles avec toute activité ! Collègues manquant de compréhension et de sollicitude, etc... Ma fille a vécu de très longues périodes d'hospitalisation en HP très dures. Elle n'a atteint un certain équilibre qu'en devenant maman et grâce à un médicament utilisé dans le traitement de la schizophrénie. Elle aspire désormais à une vie sans le stress engendré par une activité rémunérée et se consacrera exclusivement à du bénévolat.
Quant à moi, ma vie toujours rythmée par la maladie et ses contraintes est tout de même enrichie par mes activités de "Mental Health advocate" que je ne sais trop comment traduire... Voilà, dites -moi en commentaire ce que le travail rémunéré vous apporte en matière d'épanouissement personnel et ce que vous apportent vos collègues ! Est-ce qu'ils comprennent ? Est-ce qu'ils vous soutiennent et vous aident ? Ou bien est-ce que vous gardez tout secret ? Ou bien encore avez-vous fait le choix de l'invalidité ?
Autrice : Bipolaire On Air
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Article ci-dessous
Une parole recueillie dans le cadre de 257 enquêtes conduites par trois chercheurs : Sarah Richard, Mustafa Ozbilgin et Sophie Hennekam. Nous avons interrogé cette dernière, enseignante-chercheuse en gestion à Rennes Business School, pour mieux comprendre les enjeux de l’inclusion de ces personnes dans le monde du travail.
https://www.helloworkplace.fr/handicap-psychique-competences-emploi/
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