Accéder au contenu principal

🧑‍💻Handicap psychique au travail

Handicap psychique : « Les compétences de ces collaborateurs ne sont pas celles valorisées par l’employeur »

"Concernant les personne bipolaires, la nature fluctuante de leurs symptômes les fait apparaître comme moins fiables aux yeux de leurs managers, qui rechignent à leur accorder leur confiance."

https://www.helloworkplace.fr/handicap-psychique-competences-emploi/

Cet article fait référence à une enquête. Je suis un peu dubitative. On se place du côté des employeurs qui devraient chercher des qualités chez les personnes vivant avec un trouble psychique qui les rendraient utiles au sein de l'entreprise. 

Le rétablissement serait alors une façon de vivre de manière épanouie, en apportant sa contribution à l'entreprise et à la société ! Clairement, cette manière de penser est orientée "production" et rentabilité ! 

"Parce que la santé mentale, quoi qu’en dise la définition encore si réductrice — pour ne pas dire révoltante — de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), n’est peut-être pas, non, un « état de bien-être qui permet à chacun de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès et de manière productive, et d’être en mesure d’apporter une contribution à la communauté ». 

Cette définition, tellement enchâssée dans la logique néolibérale qu’elle en oublie son imposture, illustre en elle-même le grand paradoxe du discours sur la santé mentale." 

https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/790584/chronique-la-sante-mentale-ca-n-existe-pas

Oui on peut dire que le rétablissement passe par l'inclusion mais surtout je dirais par la compréhension en tout premier lieu et l'absence de stigmatisation. Et là c'est un tout autre discours ! Mon rétablissement est passé par la mise en invalidité en 2017 en fin de carrière, tout le contraire de l'idée d'être productive ou plutôt je deviens productive pour moi-même ! Je me consacre exclusivement à ma santé mentale ! Je comprends l'idée derrière l'article ! La valorisation des compétences ... Donner un sens à sa vie à travers le travail... Voici deux phrases qui en disent long !

"Le travail donne une structure à la vie de ces personnes. Il leur confère un sentiment d’appartenance, un but, une identité et les aide à être financièrement indépendantes. Du côté des entreprises, les personnes atteintes de maladie mentale constituent un réservoir de talents inexploité qu’elles ont tout intérêt à mobiliser, dans un contexte où elles peinent à recruter et à fidéliser." 

C'est bien mal connaître les difficultés rencontrées par les personnes en situation de handicap psychique au quotidien ! Et je ne parle même pas des difficultés en périodes de décompensation ! Non je parle d'une personne connaissant une période de relative accalmie. Je n'en ai pas connues perso ce qui a compliqué ma carrière professionnelle ! Je n'étais pas diagnostiquée bipolaire et j'enchainais les épisodes maniaques et dépressifs sur lesquels je ne vais pas m'étaler mais disons qu'ils ont impacté extrêmement négativement ma vie. 

Donc j'en reviens aux difficultés du quotidien lorsqu'on travaille. Tes collègues empreints d'une fausse sollicitude te demandent si ça va mieux (tu reviens d'hospi en HP...) et ajoutent "t'as l'air en forme !" Et continuent avec des "ça doit te faire du bien d'être à nouveau au travail !". Bref, toi tu prends un cocktail de médocs qui te cassent et qui t'empêchent de te lever à l'heure le matin et qui provoquent des pannes de mémorisation et de concentration. Tes émotions sont exacerbées même en période "stable" ! Tes troubles anxieux te fatiguent et augmentent ton stress au travail alimenté par le ou la chef et les collègues. Tu parles pas de bipolarité ni des symptômes. À tout le moins, tu évoques une légère dépression... Comme tu as accumulé les arrêts maladie et les reprises en mi-temps thérapeutique, tes collègues parlent dans ton dos :"oui ça fait chier, on doit toujours faire le travail à sa place, bla bla..." Bref, vous voyez le tableau. Peut-être l'avez-vous vécu aussi ? Tu t'enfermes dans une fausse image de malade mental qui ne l'est pas ! Mais on sait bien que la maladie même discrète est bien là tapie au plus profond de soi prête à surgir à n'importe quel moment lorsqu'on te harcèle au travail ou qu'on n'aménage pas tes horaires parce que tu ne voulais pas de RQTH qui signifierait clairement que t'es handicapé ! 

Il y aurait tant à dire sur le sujet du handicap psychique et du travail... Ma fille aînée a été elle aussi mise en invalidité après 7 ans d'activité professionnelle. Ses symptômes de schizoaffectivité étaient devenus trop envahissants. Effets secondaires des traitements incompatibles avec toute activité ! Collègues manquant de compréhension et de sollicitude, etc... Ma fille a vécu de très longues périodes d'hospitalisation en HP très dures. Elle n'a atteint un certain équilibre qu'en devenant maman et grâce à un médicament utilisé dans le traitement de la schizophrénie. Elle aspire désormais à une vie sans le stress engendré par une activité rémunérée et se consacrera exclusivement à du bénévolat.

Quant à moi, ma vie toujours rythmée par la maladie et ses contraintes est tout de même enrichie par mes activités de "Mental Health advocate" que je ne sais trop comment traduire... Voilà, dites -moi en commentaire ce que le travail rémunéré vous apporte en matière d'épanouissement personnel et ce que vous apportent vos collègues ! Est-ce qu'ils comprennent ? Est-ce qu'ils vous soutiennent et vous aident ? Ou bien est-ce que vous gardez tout secret ? Ou bien encore avez-vous fait le choix de l'invalidité ?

Autrice : Bipolaire On Air 


🌀🌀🌀


Article ci-dessous 

Une parole recueillie dans le cadre de 257 enquêtes conduites par trois chercheurs : Sarah Richard, Mustafa Ozbilgin et Sophie Hennekam. Nous avons interrogé cette dernière, enseignante-chercheuse en gestion à Rennes Business School, pour mieux comprendre les enjeux de l’inclusion de ces personnes dans le monde du travail.

https://www.helloworkplace.fr/handicap-psychique-competences-emploi/

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

😟« Y a pire comme maladie ! » en parlant de la bipolarité

🤔Réponse à un commentaire sur la page Facebook Bipolaire On Air qui m'a fait sursauter ! « Y a pire comme maladie ! » en parlant de la bipolarité. Ma réaction ! Alors là c'est le genre de commentaire que je déteste ! En fait, depuis toute petite, à propos de tout, dans ma famille on disait, oh arrête de te plaindre ! Y a pire « en Afrique » ou ailleurs... C'était systématique ! Y avait toujours pire ! Du coup j'ai toujours minimisé mes symptômes et je n'ai pas consulté. À l'âge de 40 ans, énorme descente suite au deuil de mon père, hospitalisation, etc ... Donc NON ne dites jamais ça à quelqu'un qui souffre d'une maladie psychique ! La bipolarité est source de grandes souffrances tout comme la dépression, la schizophrénie, ou d'autres troubles psychiques. Les personnes qui « survivent » sont courageuses ! Je fais d'énormes efforts pour rester stable tout comme les patients qui suivent cette page ! Le matin quand je me lève, je suis cassée par le

🌼 Parcours de vie et maladie mentale

Issue d'une famille de paysans dans le Bordelais aux origines incertaines du côté paternel, j'entrai au CP à l'âge de 4 ans dans la petite école de mon village et appris à lire et à écrire en un mois. À l'âge de 8 ans, je découvris avec stupéfaction en fouillant dans un vieux tiroir que mon père était en réalité mon père adoptif et que mon vrai père était un gitan de passage avec lequel ma mère avait passé la nuit à la fête foraine du village un soir d'été et qui avait disparu au petit jour avec les forains ! Le mystère de ma naissance restera irrésolu jusqu'à ce jour ! Jusqu'à mon entrée en sixième à l'âge de 10 ans, mon père adoptif m'offrit un livre par semaine, bibliothèque rose, puis rapidement verte. En sixième, j'appris l'anglais et le latin, langue morte que j'abandonnai l'année suivante par manque d'intérêt. En cinquième, je passai un test d'orientation qui détermina des capacités certaines en logique. Pourtant, m

🫂Tu vis avec une personne concernée par la bipolarité...

Quelques conseils pour aider ton proche vivant avec un trouble bipolaire et pour t'aider à vivre avec ! La maladie mentale n’affecte pas seulement les personnes qui vivent avec. Elle peut également bouleverser les membres de leur entourage, dont toi.  Si tu vis avec une personne souffrant de bipolarité, tu peux ressentir différentes émotions, par exemple de l’anxiété, de la colère, de la honte, de la tristesse. Tu peux aussi te sentir démuni-e face à la situation. Chaque personne réagit différemment. Par exemple : - certains parents peuvent vivre de la culpabilité face à la maladie de leur enfant; - les membres de la famille peuvent se demander si la maladie est héréditaire; - les membres de l’entourage peuvent s’inquiéter et se questionner sur les nouvelles responsabilités qu’ils auront à assumer. Ces réactions sont tout à fait normales. Cependant, si tu vis de la détresse, n’attend pas d’être en situation de crise pour agir. Informe-toi dès maintenant sur ce que tu peux fa