Un jour ma mère s'était retrouvée à l'hôpital avec un douloureux lavage d'estomac pour avoir avalé tous les cachets de la pharmacie. Ma mère était soignée pour une schizophrénie.
L'une de mes tantes fit le commentaire suivant : " Ha ! Ça va lui apprendre ça ! Elle va pas recommencer de sitôt..."
Sidérée et trop jeune pour savoir que répondre, je me heurtais de plein fouet à l'incompréhension totale des proches dans ma famille face à la souffrance engendrée par la maladie mentale et le désespoir !
Aujourd'hui 50 ans plus tard, je dirais à ma tante : "Maman souffre ! Elle n'en peut plus des séjours à l'hôpital psychiatrique ! Des électrochocs, de l'enfermement, du regard méchant comme le tien ! Qu'est-ce que tu veux lui apprendre de plus ? Tu te crois au-dessus des autres avec ton jugement de peu de valeur ? Je ne te souhaite pas d'être écorchée par la vie mais personne n'est à l'abri des pires souffrances..."
Ma mère était née en 1935. Elle a vécu en institution la plupart de sa vie et elle a été retrouvée morte nue sur le carrelage de sa chambre à l'hôpital psychiatrique de Garderose en Gironde en 2006. On m'avait appelée au petit jour à Strasbourg pour m'annoncer sa "mort subite" ! Ses souffrances sont le moteur de mon activisme pour le rétablissement dans les troubles psychiques et leur déstigmatisation !
Bipolaire On Air
#stopsuicide
Commentaires
Enregistrer un commentaire