À la suite de deux semaines d'anxiété à haut niveau, j'ai fait un épisode de tachycardie extrême à 195 bpm lié à ma maladie de Bouveret !
Les urgentistes sont venus chez moi et m'ont injecté sous perf avec des médicaments spécifiques. Comme ça n'abaissait pas mon rythme cardiaque de manière significative, ils ont essayé un autre puis en vain ont appelé les pompiers pour m'emmener aux urgences. Il était 17h30.
Arrivée là-bas, interrogatoire, déshabillage, déplacement sur brancard 3 fois, chaises musicales, des patients partout dans les couloirs, une dizaine de soignants devant leurs ordis, placée dans un box, prise de sang, et injections des mêmes produits à nouveau. 19h30
Laissée dans un box sans personne, néon en pleine figure, câblée de partout pour l'ECG ! Mon rythme cardiaque stagne à 175 bpm... Angoissant ! Je demande un tranquillisant. On me dit on va voir avec le médecin... 20h30
Je sonne, 10 MNS plus tard, l'infirmière arrive, je demande une bassine pour uriner, je dois attendre encore pour qu'elle me l'apporte ! Et 20 MNS pour qu'elle revienne ! Le tranquillisant, ils ont oublié... 21h30
On me réinjecte de la striadyne. Aucun effet. Mon cœur me fait mal. Ma tête aussi. Il faut savoir que ces médicaments font l'effet qu'on pense qu'on va mourir. On ressent des fourmillements dans la boîte crânienne et la gorge se serre!
Je demande à prendre mes traitements psychiatriques! Là pareil, on me dit d'attendre... On me parle comme à un enfant ! Je déteste ça de la part du personnel soignant ! Nouvelle prise de sang 22h
Je pique une crise de nerfs quand l'infirmière me dit que les antiarythmiques ne fonctionnent pas et qu'on doit l'injecter à nouveau ! Elle s'énerve et me dit que je n'ai pas le choix alors j'appelle les urgences psychiatriques. Je me retrouve avec une nuée de soignants autour de moi. Le bruit les a alertés ! L'infirmière me prend mon téléphone et explique que je refuse d'être injectée. L'urgentiste psychiatrique lui dit d'appeler la psychiatre d'astreinte présente dans les locaux. Mon rythme cardiaque accélère ! Et enfin avant que la psychiatre ne débarque, elle me met un seresta 50 dans la bouche. C'est ma première gorgée d'eau depuis plusieurs heures ! 22h30
La psychiatre me pose quelques questions vite fait et m'explique que les antiarythmiques vont sûrement marcher à la fin et qu'il faut que j'accepte, que c'est pour mon bien, bla bla. Elle dit qu'on ne peut pas me donner ma quétiapine pour mon trouble bipolaire parce que ça accélère le cœur. Elle part et laisse la porte ouverte. 22h35
J'entends les discussions du personnel : "l'autre jour, on en avait 7 et pas juste des gens qui avaient un léger trouble, NON LÀ C'ÉTAIT DES CAS PSYCHIATRIQUES TRÈS TRÈS LOURDS ! ON A DU LES ATTACHER ET LEUR FILER LE KIT CAMISOLE CHIMIQUE !"
L'infirmière m'injecte de la cordarone pendant 20 MNS puis s'en va. J'ai l'idée d'écouter une musique relaxante sur mon portable et de faire mes exercices de cohérence cardiaque. Le tranquillisant fait effet et mon cœur se calme. Le personnel soignant me lâche enfin et ils me disent qu'ils vont me "libérer". C'est exactement mon sentiment, j'étais prisonnière !
Minuit, je rentre chez moi en ambulance. La première chose que je fais, c'est de boire de l'eau et je prends mon traitement pour mon trouble bipolaire !
Il faut vraiment qu'on en parle de la prise en charge des patients vivant avec un trouble psychique au sein de l'hôpital ordinaire et lors d'un passage aux urgences...
Auteure : Bipolaire On Air
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