En début de semaine, je vous postais sur la page Facebook Bipolaire On Air une photo de mon repas en disant que je continue de faire attention à mon taux de mauvais cholestérol élevé.
Et je vous disais que je vous tiendrai au courant de mon éventuelle transition vers le lithium lorsque j'aurai vu ma psychiatre.
Vous trouverez le background de mes inquiétudes au bas de cet article.
Jeudi 2 février donc je vais chez ma psychiatre avec ma fille aînée très inquiète à l'idée d'un changement de molécules ! Elle a surtout peur d'un épisode maniaque induit.
J'explique avoir vu un angeiologue pour vérifier l'état de mes artères vu que l'endocrinologue avait prescrit des statines.
Les statines forment une classe d'hypolipémiants, utilisés comme médicaments pour baisser la cholestérolémie, notamment en maladie cardiovasculaire à cause de leur hypercholestérolémie
Le spécialiste m'a dit que mes artères ne présentent pas d'anomalie et que j'étais chanceuse au vu de toutes les cigarettes que j'ai fumées jusqu'en 2021 ! Puis il a lu les effets secondaires de la quétiapine sur le Vidal :
EFFETS INDÉSIRABLES POSSIBLES DU MÉDICAMENT QUÉTIAPINE
Très fréquents (plus de 10 % des patients) : somnolence, sensations vertigineuses, bouche sèche, maux de tête, syndrome extrapyramidal, augmentation du cholestérol ou des triglycérides dans le sang, prise de poids, syndrome de sevrage.
Et donc il a mis ça dans son compte rendu de consultation.
Je dis alors à ma psychiatre en préambule que j'aimerais passer au lithium pour réduire ces perturbations de mes bilans lipidiques.
Sur ce ma fille évoque le risque de décompensation si on change mon traitement.
Ma psychiatre lui répond que oui c'est un risque même si on garde la quétiapine jusqu'à l'obtention d'une dose efficace du lithium. Puis elle m'explique que mes raisons de changer de traitement et mes souhaits ne seront pas exaucés car TOUS les traitements ont des effets secondaires et notamment le syndrome métabolique ! Elle ajoute qu'en janvier mon bilan s'était amélioré grâce aux efforts fournis au niveau de mon alimentation et que de toute manière il me faudrait continuer ainsi que l'activité physique.
Le syndrome métabolique correspond à l’association de plusieurs troubles liés à la présence d’un excès de graisse à l’intérieur du ventre. Les personnes concernées présentent une hyperglycémie (excès de sucre dans le sang), un taux de triglycérides élevé, un faible taux de « bon » cholestérol HDL, une tension artérielle trop haute. La survenue du syndrome étant favorisée par le manque d’activité physique, la sédentarité et une mauvaise alimentation.
Je dis à ma psychiatre que je comprends et que ce serait de toute manière difficile pour moi d'abandonner l'effet sédatif de la quétiapine. Sans, je ne dors plus. Le lithium devrait être complété par une certaine dose de quétiapine et possiblement d'un somnifère comme elle me l'avait déjà expliqué !
Ma fille me dit "tu vois ? Ça sert à rien, mieux vaut laisser ton traitement tel quel, moi aussi j'ai des effets indésirables avec mon traitement mais je préfère ça plutôt que de rechuter !"
J'accepte donc de continuer à prendre la quétiapine mais demande à baisser légèrement le dosage pour être moins sédatée et me lever plus tôt. Il faut savoir que la quétiapine me fait beaucoup dormir et ce n'est pas un sommeil réparateur. Ma psychiatre accepte et me dit qu'on fera un bilan sanguin en mai. Par ailleurs je dois continuer à faire un régime pour faire baisser le mauvais cholestérol et les triglycérides !
Ma fille est sortie rassurée ! Moi j'étais triste ! Triste de devoir accepter de bouziller mon organisme pour garantir la stabilité de mon humeur ! Je comprends la stratégie de ma psychiatre car il est vrai qu'elle m'a vue dans de sales états ! Complètement hors sol ou au fond du trou en train de baver...
Je vous raconte tout ça pour vous aider à comprendre la complexité du choix des traitements et l'acceptation du rapport bénéfices - risques.
Si vous êtes un patient jeune, c'est plus difficile d'accepter ces traitements à vie mais votre pathologie évolue au gré des aléas de la vie et rien n'est figé. Il se peut que vous arrêtiez de les prendre auquel cas il est possible que vous rechutiez. Mais il se peut aussi que votre humeur se stabilise grâce à toutes sortes de garde-fous mis en place et un entourage bienveillant auquel cas vos dosages seront diminués et adaptés.
Le lien social est crucial ! Je pense à tous les Clubhouse, à tous les GEM, à la Maison Perchée à Paris, aux pairs-aidants, à tous les bénévoles de l'Unafam qui aident les personnes touchées par la maladie et leurs proches ! Merci à tous ces gens !
Quant à ma fille Millie et moi, nous nous réjouissons de l'intérêt suscité par notre projet d'ouvrir un local en ville dédié à la santé mentale et de l'avancement de notre Maison de la Santé Mentale de l'Eurométropole de Strasbourg. Grâce à certains élus, à divers organismes de santé, à des associations locales œuvrant en santé mentale, et à diverses personnes pleines de bonne volonté, nous ouvrirons ce lieu privilégié où l'on pourra parler de sa santé mentale ou celle de son proche sans tabous et en toute bienveillance loin de l'ambiance d'une structure hospitalière, d'un cabinet de médecin ou d'un CMP ! Bien sûr, nous renseignerons celles et ceux qui seront perdu-es dans le dédale des institutions mais à titre d'information seulement ! Les associations se relaieront pour accueillir le public. Et nous construirons ensemble l'Université populaire en santé mentale, l'autre pan de la MSMES !
https://www.facebook.com/MSM2EuroStras
Voilà voilà ! En conclusion, je dirais qu'il est important de discuter avec votre psychiatre de vos traitements, de ce que vous estimez être gênant et de vos souhaits ! 😉
Autrice : Bipolaire On Air
#santementale #antipsychotiques #troublespsychiques #bipolarite #syndromemetabolique
Pour aller plus loin
https://www.psyway.fr/antipsychotiques-neuroleptiques-effets-secondaires-et-conseils/
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Contexte :
Effets secondaires indésirables de la quétiapine.
J'ai fait tous les examens, échographie abdominale, du coeur et des artères. J'ai discuté avec la cardiologue et l'angeiologue.
En 2020, les psychiatres m'ont dit d'arrêter l'alcool même si c'était plutôt dans des circonstances festives. En 2021, j'ai arrêté le tabac. En 2022, j'ai essayé de faire attention au sucre. Pourtant malgré mes efforts, le cholestérol et les gamma GT ont continué de grimper. Les spécialistes suspectent depuis un certain temps l'impact de la quétiapine sur mon métabolisme. Le hic c'est que je suis stable au niveau de l'humeur et ma psychiatre redoute une déstabilisation si on change de traitement.
Néanmoins, en janvier on avait abordé le sujet d'un passage au lithium. Elle m'avait dit que ça affecte le fonctionnement des reins sur la durée mais comme je suis sénior, ça ne posait pas vraiment de problème 😉 Le plus difficile sera le sevrage d'un médicament extrêmement sédatif qu'est la quétiapine. Je m'en étais plaint depuis 4 ans en demandant de baisser les dosages mais la psychiatre avait toujours refusé expliquant qu'il vaut mieux que je sois fatiguée mais stable. Il faut avouer que mes épisodes dépressifs ou maniaques sont fulgurants et dangereux !
Donc une transition en faveur du lithium veut dire qu'il faudra garder une certaine dose de quétiapine pour dormir ou bien prendre des somnifères. Vous voyez un peu la complexité du choix... En tout cas, ce serait une solution pour enrayer ces effets indésirables sur mon foie !
J'ai récemment fait un épisode de tachycardie extrême et me suis retrouvée aux urgences pendant 8 heures. Je dois voir bientôt un rythmologue pour discuter d'une éventuelle intervention sur le cœur. J'ai la maladie de Bouveret et ces épisodes surviennent lorsque le stress est à son paroxysme. Il n'empêche que la quétiapine est connue pour provoquer des palpitations cardiaques.
L'endocrinologue a par ailleurs augmenté le Levothyrox car les résultats sanguins étaient perturbés pour je ne sais quelle raison. La quétiapine impacte aussi le fonctionnement de la thyroïde mais ce n'est pas mon cas puisque j'ai subi une ablation en 2007. Je vous dis ça au cas où vous seriez concerné-e.
Et pour finir, j'ai eu le covid en novembre ce qui a entrainé une certaine fatigue latente mais je continue mon Tai chi et mes petites promenades.
Voilà, je vous parlerai de mon changement de traitement très bientôt et du sevrage. Cette transition prendra quelques semaines avant de trouver la dose efficace de lithium.
N'hésitez pas à discuter des effets indésirables de vos traitements avec votre psychiatre !
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