Le réalisateur Florian Zeller après avoir réussi à transcrire magnifiquement à l'écran la démence sénile dans The Father avec Anthony Hopkins, a un peu plus de mal avec son dernier film The Son à aborder le thème de la dépression chez un adolescent !
Synopsis
À dix-sept ans, Nicholas semble en pleine dérive, il n'est plus cet enfant lumineux qui souriait tout le temps. Que lui arrive-t-il ? Dépassée par la situation, sa mère accepte qu’il aille vivre chez son père, Peter. Remarié depuis peu et père d’un nouveau né, il va tenter de dépasser l’incompréhension, la colère et l’impuissance dans l’espoir de retrouver son fils...
Je suis allée le voir au cinéma avec quelques attentes surtout que j'avais revu The Father récemment et ce film m'avait bouleversée. Le casting pour The Son avec Hugh Jackman dans le rôle de Peter le père et Laura Dern en Kate la mère, me semblait intéressant.
Je retrouve l'univers bourgeois huppé de l'appartement londonien de The Father mais cette fois-ci à New York en plein cœur de Manhattan ! Autant dire qu'on est loin d'un film de Ken Loach !
Le film débute par la jeune femme de Peter Beth (Vanessa Kirby) qui essaie d'endormir leur bébé en lui chantant une berceuse et Peter qui les regarde tendrement. C'est alors que Kate, l’ex-femme de Peter, vient sonner à sa porte pour lui annoncer que leur fils, Nicholas (Zen McGrath), sèche les cours depuis un mois et ne va pas bien. L’adolescent souhaite rejoindre la famille recomposée, ce qu’accepte le père.
Florian Zeller va délibérément prendre le parti de se focaliser sur la famille, les réactions des proches démunis face à un adolescent dépressif, face à des manifestations de la maladie mentale qu'ils ne comprennent absolument pas...
Tensions familiales, illusion d’un père gardant une image idéalisée de son fils, mal de vivre du fils en perdition de sens, solitaire et incapable de comprendre ses propres émotions tourmentées, incapable de les exprimer et incompréhension de ses parents...
"Je ne voulais pas tenter d’expliquer ou de justifier ce mal-être, mais au contraire d’oser le regarder comme quelque chose d’inexplicable, d’insaisissable, et même d’inconfortable...", explique Florian Zeller dans ses interviews.
Le père qui contrôle tout dans sa vie professionnelle a ce besoin maladif d’une réponse rationnelle. La réalité lui revient en pleine face !
Il tente d’être un meilleur père hanté par son propre passé avec ce père toxique si bien qu’il ne parvient pas à gérer les défis de son présent, en tant que père. La scène avec son père joué par Anthony Hopkins cruel comme il sait si bien le jouer nous renseigne sur ce passé. L'histoire se répète...
Durant le film, je me rends compte que je décroche ! Je ne réussis pas à ressentir les émotions des personnages. Pourtant les acteurs jouent bien mais là est peut-être le problème. Tout cela me semble artificiel !
Et puis me viennent des interrogations : comment se comportait Nicholas avant ? Pourquoi la famille n'avait pas remarqué qu'il n'avait pas d'amis ? Et son mal-être après le divorce ? Pourquoi les professeurs au lycée n'avaient-ils pas signalé ses absences ?
Ensuite la scène à l'hôpital me semble totalement erronée. Le psychiatre ne laisse pas à la famille le temps de réfléchir et surtout ne prend pas assez de temps pour expliquer la gravité de la dépression mais dans un film il y a des raccourcis je suppose.
Les parents pourtant éduqués ne recherchent pas d'infos. Le film ne fait que brosser la surface d'un sujet qui mériterait justement d'entrer en profondeur dans le sujet de la dépression chez les ados et l'entourage !
Allez voir le film et envoyez-nous vos commentaires !
Autrice : Bipolaire On Air
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