Accéder au contenu principal

📽️Ma critique du film The Son

Le réalisateur Florian Zeller après avoir réussi à transcrire magnifiquement à l'écran la démence sénile dans The Father avec Anthony Hopkins, a un peu plus de mal avec son dernier film The Son à aborder le thème de la dépression chez un adolescent !

Synopsis 

À dix-sept ans, Nicholas semble en pleine dérive, il n'est plus cet enfant lumineux qui souriait tout le temps. Que lui arrive-t-il ? Dépassée par la situation, sa mère accepte qu’il aille vivre chez son père, Peter. Remarié depuis peu et père d’un nouveau né, il va tenter de dépasser l’incompréhension, la colère et l’impuissance dans l’espoir de retrouver son fils...

Je suis allée le voir au cinéma avec quelques attentes surtout que j'avais revu The Father récemment et ce film m'avait bouleversée. Le casting pour The Son avec Hugh Jackman dans le rôle de Peter le père et Laura Dern en Kate la mère, me semblait intéressant.

Je retrouve l'univers bourgeois huppé de l'appartement londonien de The Father mais cette fois-ci à New York en plein cœur de Manhattan ! Autant dire qu'on est loin d'un film de Ken Loach !

Le film débute par la jeune femme de Peter Beth (Vanessa Kirby) qui essaie d'endormir leur bébé en lui chantant une berceuse et Peter qui les regarde tendrement. C'est alors que Kate, l’ex-femme de Peter, vient sonner à sa porte pour lui annoncer que leur fils, Nicholas (Zen McGrath), sèche les cours depuis un mois et ne va pas bien. L’adolescent souhaite rejoindre la famille recomposée, ce qu’accepte le père.

Florian Zeller va délibérément prendre le parti de se focaliser sur la famille, les réactions des proches démunis face à un adolescent dépressif, face à des manifestations de la maladie mentale qu'ils ne comprennent absolument pas...

Tensions familiales, illusion d’un père gardant une image idéalisée de son fils, mal de vivre du fils en perdition de sens, solitaire et incapable de comprendre ses propres émotions tourmentées, incapable de les exprimer et incompréhension de ses parents...

"Je ne voulais pas tenter d’expliquer ou de justifier ce mal-être, mais au contraire d’oser le regarder comme quelque chose d’inexplicable, d’insaisissable, et même d’inconfortable...", explique Florian Zeller dans ses interviews.

Le père qui contrôle tout dans sa vie professionnelle a ce besoin maladif d’une réponse rationnelle. La réalité lui revient en pleine face !

Il tente d’être un meilleur père hanté par son propre passé avec ce père toxique si bien qu’il ne parvient pas à gérer les défis de son présent, en tant que père. La scène avec son père joué par Anthony Hopkins cruel comme il sait si bien le jouer nous renseigne sur ce passé. L'histoire se répète...

Durant le film, je me rends compte que je décroche ! Je ne réussis pas à ressentir les émotions des personnages. Pourtant les acteurs jouent bien mais là est peut-être le problème. Tout cela me semble artificiel !

Et puis me viennent des interrogations : comment se comportait Nicholas avant ? Pourquoi la famille n'avait pas remarquĂ© qu'il n'avait pas d'amis ? Et son mal-ĂŞtre après le divorce ? Pourquoi les professeurs au lycĂ©e n'avaient-ils pas signalĂ© ses absences ? 

Ensuite la scène Ă  l'hĂ´pital me semble totalement erronĂ©e. Le psychiatre ne laisse pas Ă  la famille le temps de rĂ©flĂ©chir et surtout ne prend pas assez de temps pour expliquer la gravitĂ© de la dĂ©pression mais dans un film il y a des raccourcis je suppose. 

Les parents pourtant éduqués ne recherchent pas d'infos. Le film ne fait que brosser la surface d'un sujet qui mériterait justement d'entrer en profondeur dans le sujet de la dépression chez les ados et l'entourage !

Allez voir le film et envoyez-nous vos commentaires !

Autrice : Bipolaire On Air 

#theson #depression #santementale

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

đź“–Crise de soi de Thierry Jobard : ma critique sur Babelio

Dans cet ouvrage, Thierry Jobard s'interroge sur l'illusion de l'affirmation de soi, source d'une soi-disant libĂ©ration de l'« individu » Ă  l'aune du succès du dĂ©veloppement personnel, des Ă©volutions du management puis de l'usage des rĂ©seaux sociaux. Remontant au siècle des Lumières, l'auteur rappelle cette volontĂ© d'Ă©mancipation vis-Ă -vis des oppressions religieuses, politiques ou culturelles. Mais ce Ă  quoi nous assistons aujourd'hui, affirme-t-il, c'est l'aliĂ©nation de l'individu par de puissants mĂ©canismes de contrĂ´le ! Le dĂ©veloppement personnel, prĂ©cise l'auteur, entend aider l'individu Ă  libĂ©rer sa vraie nature, en s'affranchissant de pensĂ©es « limitantes et incapacitantes »  Thierry Jobard nous explique que dans un monde globalisĂ©, dĂ©rĂ©gulĂ©, l'autonomie, le total self-control devient le maĂ®tre-mot et l'individu doit faire face Ă  une nouvelle pression inĂ©dite se devant d'« ĂŞtre lui-mĂŞme », d'«oser » ...

🎚️Mourir sans cause

Lorsque tu sais que tu as Ă©tĂ© vaincu par la maladie, par cette malĂ©diction  Cette plaie ouverte qui n'arrive pas Ă  se refermer  Lorsque ta famille est maudite Que la maladie mentale a plantĂ© ses flèches empoisonnĂ©es dans le dos de tous les humains de ta famille  Lorsque rĂ©citer Au nom du père, du fils et du Saint Esprit ne sert plus Ă  rien  Lorsque tu sens tes forces s'Ă©puiser, ton corps inerte Lorsque ton cerveau ne rĂ©agit mĂŞme plus aux benzo, que ton cĹ“ur est lourd, si lourd qu'il t'empĂŞche de respirer  Lorsque la dernière personne qui te parlait encore dans ta famille tous les six mois, te dit d'aller te faire soigner  LĂ  tu comprends qu'il n'y a plus d'issue Y a-t-il un dieu quelque part qui a dĂ©cidĂ© que ce serait ta famille qui serait dĂ©signĂ©e Que ses membres devraient sombrer un par un, les uns après les autres  Sans salut, sans doute, sans espoir  Que c'Ă©tait prĂ©vu, que ça faisait partie du plan  Qu'il n'y aurait pas d'argumentatio...

🤔Handicap psychique et travail

RĂ©action Ă  une publication sur Instagram intitulĂ©e "Troubles psychiques. Le travail, c'est la santĂ© vous dites ?" De Lucie ptit lu et Comme des fous https://www.instagram.com/p/C76-ytWicUz/?igsh=OWxzanY0bW9jOGg5 Bonsoir Lucie  Ton tĂ©moignage est très important ! Bravo pour ton courage Ă  dire les choses haut et fort !  Il y a tant de choses Ă  dire sur le sujet. DĂ©jĂ  j'aimerais clarifier un point. La dĂ©finition de la santĂ© mentale selon l'OMS est ultralibĂ©rale ! La voici : "Selon l'OMS, la santĂ© mentale est un « Ă©tat de bien-ĂŞtre qui permet Ă  chacun de rĂ©aliser son potentiel, de faire face aux difficultĂ©s normales de la vie, de travailler avec succès et de manière productive, et d'ĂŞtre en mesure d'apporter une contribution Ă  la communautĂ© »."   Est-ce que ça veut dire que si on n'est pas "productif" , on n'apporte rien Ă  la sociĂ©tĂ© ? Rien n'est plus faux ! Lorsqu'on a vĂ©cu des traumatismes, lorsque la maladie psychique...