Définition
L’alliance thérapeutique est cette relation que thérapeute/soignant et patient construisent ensemble dans le cadre de leur travail thérapeutique.
Au cours d’un travail thérapeutique, le patient choisit d’accorder sa confiance au soignant qui l’accompagne. En retour le soignant accorde sa confiance au patient en l’accompagnant avec bienveillance selon les informations que celui-ci lui fournit.
Ce n'est pas anodin de confier des choses intimes sur nous-même et sur notre vie, tandis qu'on ne sait rien de notre psy !
Mais commençons par le commencement ! Au début, surtout si on n'a pas reçu de diagnostic précis, on ne mesure pas tout à fait la gravité de la pathologie puisqu'en général, le thérapeute évite de donner trop d'infos par crainte de faire peur à son patient. Alors il ou elle adoptera plutôt une position d'écoute active de façon à maintenir un lien. Sauf qu'au bout d'un certain temps, le dialogue ne s'est pas vraiment instauré et qu'il s'agit plutôt d'un monologue stérile au cours duquel le patient a tendance à se répéter...
Afin d'avancer, si ce n'est pas le thérapeute qui initie la démarche d'alliance thérapeutique, vous pouvez tout à fait changer le flux de la conversation durant votre consultation ! Il va s'agir désormais d'établir un véritable dialogue !
Pas facile dès lors de faire confiance ! Il m'est arrivé par le passé de parler de la pluie et du beau temps en consultation parce que ma psychiatre avait émis un jugement qui m'avait déplu !
On va parler en général de ce qui nous a troublé récemment dans nos relations professionnelles ou dans notre entourage proche : les engueulades, les difficultés, etc... Tout ce qui fait partie du champ des émotions car la bipolarité est un trouble de l'humeur...
On va probablement aussi parler de notre passé, de nos traumas et comment ça nous a affecté ou plutôt comment on analyse les schémas !
Il se peut qu'on parle de nos soucis administratifs ou financiers qui peuvent grandement nous déstabiliser.
Mais si le ou la psychiatre ne nous pose pas les bonnes questions, on ne va pas forcément parler de notre hygiène de vie et de notre santé physique si importante pourtant ! Sommeil, mauvaise alimentation, niveau d'énergie, manque d'activités physiques, libido, prise de poids, maladies physiques, addictions, angoisses et malheureusement nos idées suicidaires parfois... Alors qu'on sait que tout ceci impacte notre bipolarité ou que celle-ci influe vice-versa sur notre quotidien ! Notre psychiatre peut nous faire hospitaliser plutôt que d'attendre que la phase critique ne s'installe ! Si nous ne sommes pas en urgence, notre psychiatre peut nous orienter vers une clinique privée par exemple. Il ou elle peut nous orienter vers un spécialiste en TCA, un addictologue ou autre selon la problématique ! Il peut prescrire du sport sur ordonnance.
Mais l'intérêt de l'alliance thérapeutique concerne aussi le choix des traitements.
Par exemple, plutôt que d'arrêter brutalement de prendre vos traitements, le mieux serait d'exprimer vos doutes, et vos questions en rapport avec vos traitements avec votre psychiatre. Parlez franchement ! Si vous avez un bon psychiatre, il saura entendre et ce sera l'occasion d'un véritable dialogue ! Il pourra vous proposer de réduire vos dosages s'il ou elle juge opportun de le faire à ce stade de l'évolution de la maladie, en toute sécurité ! Grâce à une surveillance rapprochée d'une consultation par semaine, il est tout à fait possible de monitorer l'évolution de votre humeur et d'agir au plus vite en cas de déstabilisation. Souvenez-vous qu'il n'y a pas d'obligation à prendre les traitements préconisés. Le médecin recherche l'adhérence aux soins pour votre bien. À l'hôpital, en crise délirante ou en dépression profonde, on ne vous demandera pas votre avis puisqu'il s'agit d'enrayer la crise mais lorsque vous en serez sorti, on vous expliquera le protocole, puis vous pourrez toujours faire des ajustements avec votre psychiatre libéral ou en CMP.
VOUS êtes le seul Maître à bord ! Demandez à votre psychiatre quels sont les effets secondaires les plus fréquents, quels bénéfices sont attendus, les options en matière de choix de molécules ! Parlez de vos échecs avec différentes molécules et psychiatres ! Exprimez vos souhaits, ce que vous n'êtes plus prêt.e à accepter ! Mais attendez-vous à ce que le psychiatre dise : "Il s'agit d'un rapport bénéfices/risques !" Oui ok mais en attendant, c'est vous qui ressentez les effets secondaires ! Donc, c'est vous qui choisissez d'essayer telle ou telle molécule en fonction de votre seuil de tolérance !
Chaque organisme réagit différemment à telle ou telle molécule selon l'âge, le sexe, les antécédents, les gènes, les cycles ou le type de bipolarité, les comorbidités (maladies associées), les essais infructueux de telle ou telle molécule, d'où la complexité pour le thérapeute de choisir la ou les molécules qui vont potentiellement marcher sur vous !
Pour conclure, je dirais qu'il est important de discuter de tout avec votre psychiatre, de donner une image aérienne la plus complète possible de notre vie afin qu'il ou elle puisse nous offrir son expertise !
Si le dialogue est impossible, il est temps de changer de thérapeute ! Celui-ci ou celle-ci ne vous en tiendra pas rigueur ! Car après tout, on parle de deux humains face à face avec plus ou moins d'affinités...
Autrice : Bipolaire On Air
#bipolarite #psychiatrie
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