Je n'en peux plus de ces mecs qui m'accostent, me draguent, m'insultent quand je dis clairement que ça me met mal à l'aise ! Ces mecs qui me suivent, m'agressent...
Ce soir au Kitsch'n Bar à Strasbourg, on s'est fait "draguer" lourdement avec ma meilleure amie ! Les mecs voyaient qu'on n'avait pas envie de converser mais ils insistaient ! Manque de respect total ! On répondait vaguement aux questions du genre "vous êtes d'ici ?" Etc... Je ne regardais pas dans les yeux, je me retournais fréquemment car on attendait un autre ami qui avait du retard. Je tirais une sale tronche qui n'invitait pas à la discussion. Mais ils ont continué pendant 10 mns ! Mon amie, agacée, leur a alors dit qu'ils nous dérangeaient et on a choisi de quitter la terrasse du bar. On s'est plaint au serveur qui s'en foutait royalement !
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Normalement, le non consentement de l’un est entendu par l’autre, qui cesse et qui n’insiste pas.
– à l’inverse, dans le harcèlement, comme dans les violences sexistes et sexuelles, il s’agit de rapports de domination. On impose à l’autre quelque chose, et on l’impose du seul fait qu’on l’a désiré. Et on passe outre le non consentement ou l’absence de consentement de l’autre : ne pas répondre, éviter le contact, éviter la personne, fuir le regard, s’en aller physiquement… sont autant de signes prouvant l’absence de consentement explicite.
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Ensuite, dans le tram en rentrant chez elle, mon amie a assisté à une scène où des mecs ont interpellé des jeunes femmes et quand elles se sont défendues, ça a viré à la grosse altercation qui a failli en venir aux mains !
Et c'est comme ça tout le temps !
L'autre jour, j'étais en train de lire tranquillement au Jardin botanique. Il y avait pas mal de monde et aucun banc de libre. Je me suis donc assise sur l'herbe à l'ombre de jasmins. Je lisais lorsque j'ai entendu un homme qui s'exprimait bruyamment au téléphone, puis à 5 mètres de moi, il a commencé à filmer en disant à son interlocuteur : "Regarde, y a des palmiers, on se croirait au bled !" J'ai levé les yeux car je ne voulais pas être sur son film puis je me suis dit que je devais être un peu parano. Ensuite, j'étais plongée dans mon livre alors je n'ai plus fait attention à lui. J'ai cru qu'il était parti. En fait, je pense qu'il m'observait derrière des arbustes. Soudain, il s'avance vers moi en disant : "Vous pouvez me prendre en photo ?" en esquissant le geste de me tendre son téléphone. Je lui ai simplement répondu "N O N" tout en me faisant la réflexion que mon intuition ne m'avait pas trompée et que c'était un homme qui cherchait absolument à m'aborder. Je précise que j'étais habillée d'un pantalon et d'une chemise longue. Vexé, il s'est éloigné puis je l'ai vu de loin demander à un promeneur de le prendre en photo.
Du coup, je me suis dit qu'il était temps de partir pour éviter des problèmes. J'ai plié et rangé mes affaires dans mon sac et je suis partie en vitesse en prenant une allée avec du monde. Je savais qu'il allait me suivre. Pas loupé ! C'est ce qu'il a fait ! Arrivée à la sortie, je me suis retournée pour voir s'il était derrière moi et j'ai décidé d'interpeller un agent de la sécurité. L'homme m'a dépassée en disant : "Pfff, c'est toujours les plus moches qui disent NON !" Et là j'ai dit à l'agent : "Vous voyez cet homme en short? Il m'a importunée depuis une demi-heure alors que j'étais tranquillement en train de lire et de me reposer !" Sur ce, l'agent me dit "N'ayez crainte, je vais vous accompagner. Vous êtes en voiture ? Ok, venez !" Et là, l'homme qui m'attendait sur le chemin menant à la rue, probablement pour me suivre, se trouve surpris de me voir avec l'agent de la sécurité qui lui dit "Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce que vous voulez à cette dame ? —J'ai 64 ans alors c'était vraiment surprenant ! — L'homme dit avec un fort accent étranger "Mais j'ai rien fait moi !" Puis il essaie de m'approcher. Je prends peur et l'agent se met en travers pour me protéger. L'homme me crie "Qu'est-ce que t'as dit toi ? J'ai rien fait !" Et dit à l'agent "Je suis marié, j'ai des enfants ! C'est quoi ça ? Viens avec moi, laisse-la partir ! On va s'expliquer" L'agent lui rétorque que j'ai peur et qu'il ne doit pas m'approcher. L'homme part alors dans l'autre sens et l'agent m'accompagne jusqu'à mon véhicule. Il me dit qu'il y a souvent des hommes comme ça qui embêtent les femmes...
Je suis partie avec le coeur qui battait à mille à l'heure ! Vous êtes sûrement en train de penser en lisant ces quelques lignes que ce n'était rien de grave ! Détrompez-vous ! Les violences commencent toujours comme ça ! J'en connais malheureusement un rayon sur le sujet !
Car il faut dire que ce n'est pas la première fois qu'un homme "m'embête"!
J'ai été violée deux fois, première fois à l'âge de 20 ans puis en 2012 lors d'un voyage à l'étranger. Le premier viol a été commis par le cousin de mon premier petit ami et je ne m'étais pas méfiée. Je me souviens que j'étais en état de sidération et je n'ai que très peu de souvenirs de la violence des faits. Ça s'appelle l'amnésie traumatique. Mon ami m'a obligée à me taire et ne surtout pas porter plainte!
Le deuxième viol a eu lieu un soir à l'étranger dans un bar. Un homme m'a proposé de boire un verre. Il est allé chercher une vodka au bar et a versé dans mon verre une drogue qu'on appelle la drogue du violeur — Le GHB est un dépresseur du système nerveux à effet sédatif — si bien que j'étais dans un état second. Il m'a emmenée dans un hôtel miteux, a pris mon argent pour payer puis m'a violée. J'avais l'impression de contempler la scène de l'extérieur comme si ce n'était pas moi ! J'étais comme "dissociée" des faits ! C'était extrêmement violent là encore mais je n'ai pas porté plainte me sentant coupable d'être sortie seule...
J'ai subi plusieurs agressions sexuelles dans ma vie que je n'ai pas forcément envie de détailler mais en voici tout de même trois hormis les viols que je peux relater :
1. À l'âge de 28 ans, je travaillais à Londres pour Eurotunnel. J'avais été engagée pour être l'assistante du Directeur du Marketing. Celui-ci était un homme exigeant qui me demandait souvent des "services" du genre : "Va m'acheter des cigares!" Un soir, il m'avait demandé de finir un compte rendu de réunion urgent, il n'y avait plus personne au bureau, je me suis retrouvée dans l'ascenseur avec lui. Il a essayé de m'embrasser en me plaquant contre la paroi et en me touchant la poitrine. J'ai réussi à me dégager je ne sais comment et me suis enfuie. Le lendemain, je me suis plainte à son supérieur hiérarchique et à la DRH. On m'a dit qu'il était connu pour des faits de harcèlement sexuel au travail et qu'on pouvait me muter dans un autre service ou bien ils comprendraient si je démissionnais, alternative que je choisis immédiatement...
2. Lorsque je suis arrivée à Strasbourg, j'ai subi une agression au cutter sous la gorge. Un type m'avait suivie jusque chez moi en sortant du cinéma. Il m'a poussée dans mon hall d'immeuble, m'a mis un cutter sous la gorge, il s'est masturbé, a éjaculé sur moi puis a pris ma carte visa, la lumière s'est éteinte, et il s'est enfui ! Aucun son n'est sortie de ma bouche pour alerter et appeler à l'aide ! Là encore, j'étais en état de sidération. La peur intense avait figé mon cerveau. (*Voir plus bas pour les explications sur la sidération et l'amnésie traumatique.) Il arrive malheureusement souvent que, puisque la victime ne s’est pas débattue, elle soit considérée comme consentante au moment des faits. C’est-à-dire qu’on suppose que puisque qu’elle n’a pas manifesté une opposition importante, c’est qu’elle le voulait bien.
J'ai porté plainte. Les policiers m'ont bien sûr questionnée sur mes vêtements. Que portiez-vous ? Ah un pantalon et un manteau ? Ah mais que faisiez-vous seule le soir dans la rue ? Ah vous rentriez chez vous après le cinéma ? Ah mais vous auriez dû prendre un taxi ! Bref, les policiers n'ont jamais retrouvé mon agresseur ! Je me souviens encore de l'odeur de son blouson en cuir !
3. J'ai également été agressée à la sortie d'une boîte de nuit à Paris. Ils étaient deux. Ils m'ont embarquée dans leur voiture. J'avais extrêmement peur. Ils m'ont emmenée à mon hôtel puis l'un d'eux m'a emmenée à l'intérieur et m'a mis à genoux devant ma chambre dans le couloir pour lui faire une fellation. J'ai eu la présence d'esprit de lui dire qu'on étaient filmés par les caméras de surveillance et il s'est arrêté puis il s'est enfui ! Non je n'ai pas porté plainte cette fois-là encore. Est-ce que j'allais dire aux policiers que j'avais trop bu, que j'étais en état maniaque du à mon trouble bipolaire ?
Vous comprendrez aisément que je sois paniquée à la moindre alerte ! Il est évident que je prends désormais des taxis tard le soir et de toute manière je ne fréquente plus les bars de nuit depuis longtemps !
Ces VIOLences ont laissé des traces indélébiles sur ma psyché : une peur sourde dans le ventre, une piètre estime de moi-même, un manque de confiance en moi, une méfiance à l'égard des hommes en général, la désillusion vis à vis des politiques publiques sur les violences faites aux femmes et de la défiance face à l'injustice de la Justice !
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Ma question est donc la suivante :
« Pourquoi n'ai-je pas le droit en tant que femme d'être en sécurité lorsque je sors de chez moi ? Pourquoi est-ce que la société ne punit pas sévèrement les violences faites aux femmes à l'intérieur du couple ou à l'extérieur dans la rue ? Pourquoi les petites filles sont toujours et encore victimes de violences ? Pourquoi les femmes ne sont-elles pas protégées malgré toutes les lois de protection figurant dans le Code Pénal et toutes les Directives européennes de la CEDH et du Conseil de l'Europe ? Pourquoi est-ce que notre société basée sur un système patriarcal qui protège les hommes, a tendance à justifier les VIOLENCES ? Ce système est la forme d'organisation sociale dans laquelle l'homme exerce le pouvoir dans le domaine politique, économique, religieux, ou détient le rôle dominant au sein de la famille, par rapport à la femme. Pourquoi malgré la prise de conscience qui a fait suite au mouvement#MeToo, l'État français peine à prendre les mesures nécessaires pour lutter efficacement contre les violences systémiques et les féminicides ? Que ce soit les policiers ou les magistrats, pourquoi y a-t-il un manque de formation à la prise en compte de la parole reçue lors d'une plainte ? Pourquoi les hommes violents, les violeurs, et les agresseurs ne sont-ils pas punis sévèrement ? Pourquoi est-ce que l'emprise n'est toujours pas reconnue ? Pourquoi nous dit-on de fournir des preuves des viols et surtout des viols conjugaux comme si on allait faire constater par un médecin les dommages subis nuit après nuit ? — et là je parle de manière générale et non pas de moi — Pourquoi laisse-t-on les mouvements masculinistes se déployer sur les réseaux sociaux de manière exponentielle et virulente ?
Je suis née en 1959 et en 64 ans, je ne vois pas de progrès dans la lutte pour les droits des femmes ! Je vois même une explosion de la violence depuis l'avènement des réseaux dits "sociaux" !
#violencesfaitesauxfemmes #viols #agressionssexuelles #harcelementderue #metoo #etatdesideration #amnesietraumatique
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*État de sidération psychique
Fil Santé Jeunes
Notre cerveau évalue automatiquement la situation. Mais s’il est saturé de stress, il arrive qu’il décide lui-même que nos meilleures chances de survies sont de ne pas bouger du tout. Dans ce cas, le cerveau prend les mesures qui s’imposent, et au lieu de nous doper à l’adrénaline, il va produire de quoi nous anesthésier.
Notre organisme est programmé pour toujours préserver sa survie, et paradoxalement, ça peut créer un état de sidération. La surcharge émotionnelle crée la même réaction qu’un fusible qui saute dans un circuit électrique. Lorsqu’un fusible saute, c’est pour éviter la destruction du circuit, et le circuit se coupe.
Le cerveau relâche ce qu’on appelle des neurotransmetteurs, mais qui, cette fois, vont avoir l’effet inverse de l’adrénaline. Le but est de ralentir brutalement et intensément tout l’organisme. Par exemple les endorphines qui sont quasiment comme la morphine, ou encore la kétamine (qui provoque une dissociation). Eh oui, cette même morphine qui sert à anesthésier les patients souffrants de graves douleurs à l’hôpital.
La personne victime est alors « shootée » par son propre organisme : elle ne ressent plus rien, se sent déconnectée, dans une anesthésie physique et psychique, comme si son corps et son cerveau étaient provisoirement éteints. C’est ce moment que des personnes peuvent par la suite décrire ainsi : « Je ne me suis pas laissée faire, c’est mon corps qui n’était pas en mesure de réagir ».
La victime peut aussi vivre ce qu’on appelle un état de « dissociation » et avoir l’impression de contempler la scène de l’extérieur, comme un spectateur ou une spectatrice, comme si ce n’était pas lui/elle qui était en train de la vivre. Cet état de dissociation s’explique en partie par les substances sécrétées par le cerveau dont on parlait plus haut.
En raison de toutes les réactions chimiques, le cerveau ne peut plus traiter les informations comme il le fait habituellement, et notamment faire son travail de gestion de la mémoire. Par exemple, il arrive que le souvenir de l’événement soit stocké dans une partie du cerveau qui n’est pas accessible en permanence consciemment, à l’inverse des souvenirs de tous les jours. La scène est alors quasiment oubliée, mais peut revenir de manière soudaine, comme des flashs. Ces flashs peuvent être provoqués par une odeur, un bruit, un lieu,…
Pourquoi c’est important d’en parler
– Pour que les victimes soient mieux accompagnées
L’état de sidération n’est pas encore très connu dans le milieu juridique (avocats, magistrats, juges) mais du côté des victimes non plus ! C’est pourquoi elles peuvent ressentir un fort sentiment de culpabilité de ne s’être pas plus débattue, alors que tu as compris maintenant qu’elles n’étaient pas en mesure de le faire.
De plus, l’agresseur, pour se protéger, peut tenter de faire croire à la victime qu’elle l’a cherché, qu’elle le voulait bien, et prendre pour argument le fait qu’elle ne s’est plus débattue à partir d’un moment donné. La victime peut se laisser d’autant plus embrouiller que ses souvenirs sont flous.
Par ailleurs, on constate que les victimes ont plus tendance que les autres à adopter des conduites à risque par la suite, se mettant en danger de diverses manières (automutilation, rapports sexuels non-protégés, troubles du comportement alimentaire, consommation d’alcool ou de drogues…).
Ces conduites sont mal comprises par l’entourage et la victime elle-même, qui se retrouve d’autant plus seule. Elle peut souffrir d’une réelle souffrance sur le long-terme, associée parfois à une perte d’estime de soi et une dégradation de l’image du corps. Si la personne est profondément affectée en raison de l’agression, on peut parler de stress post-traumatique.
– Pour que ce soit mieux reconnu par la loi
Aujourd’hui, comme l’explique la vidéo, il arrive malheureusement souvent que, puisque la victime ne s’est pas débattue, elle soit considérée comme consentante au moment des faits. C’est-à-dire qu’on suppose que puisque qu’elle n’a pas manifesté une opposition importante, c’est qu’elle le voulait bien.
L’agresseur ou les agresseurs seront alors seulement condamnés pour agression sexuelle et pas pour viol ce qui n’a pas le même statut dans la loi.
Si tu as toi-même été victime d’une agression ou si tu connais quelqu’un qui l’a été, n’hésite pas à lui transmettre nos cordonnées ! Nous pourrons faire le point ensemble et l’orienter vers un accompagnement.
Nous sommes joignables au 0800 235 236 ou par chat’, 7j/7 de 9h à 23h (22h pour le chat’). C’est anonyme et gratuit !
https://www.filsantejeunes.com/letat-de-sideration-psychique-20843
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L'activisme pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes et des filles
Il y a cinq ans, le mouvement #MeToo, fondé par l’activiste Tarana Burke en 2006, a pris de l’ampleur et déclenché une mobilisation mondiale créant un sentiment d’urgence en matière de prévention et d’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles.
Depuis lors, une prise de conscience et un élan sans précédent ont vu le jour grâce au travail acharné des activistes de base, des défenseuses et défenseurs des droits humains des femmes et des défenseuses et défenseurs des droits des survivantes dans le monde entier pour prévenir et éliminer la violence à l’égard des femmes et des filles.
Parallèlement, il y a eu une recrudescence des mouvements anti-droits, y compris des groupes antiféministes, ce qui a entraîné un rétrécissement de l’espace de la société civile, une réaction hostile envers les organisations de défense des droits des femmes et une augmentation des attaques contre les défenseuses des droits humains, les défenseurs des droits des femmes et les activistes des droits humains.
Lors de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, la couleur orange est utilisée pour représenter un avenir meilleur, exempt de violence à l'égard des femmes et des filles.
https://www.un.org/fr/observances/ending-violence-against-women
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