Réaction par rapport à la condamnation du Goncourt de poésie Jean-Michel Maulpoix pour avoir frappé sa femme
Article paru dans Mediapart
Le 13 février dernier, le poète et critique Jean-Michel Maulpoix comparaissait à Strasbourg au côté de son épouse pour « violences réciproques sur conjoint ». Contre l’avis du procureur, elle a été relaxée et lui condamné à dix-huit mois de prison avec sursis. Il n’y aura pas de procès en appel.
https://www.mediapart.fr/journal/france/270224/le-goncourt-de-poesie-jean-michel-maulpoix-condamne-pour-avoir-frappe-sa-femme
Ce que j'en pense !
Tout y est dans cette affaire !
25 ans d'écart
Emprise sur une très jeune femme
Notoriété de l'homme violent
Couvert par ses pairs
On ne touche pas à un homme d'une telle "réputation"
Omerta des voisins complices
25 ans d'un système d'emprise bien en place
Que des mains courantes la peur au ventre
Pas de plaintes
Peur des représailles, de la solitude
Famille lĂ mais n'osant pas faire de signalement jusqu'en 2023
Violences nombreuses, répétées
Photos difficiles Ă regarder
Légitime défense de la victime
L'homme qui sans nier les faits les arrangent à sa manière
Il prononce plusieurs phrases troublantes : « Si je lui dis que je vais la buter, ça ne veut pas dire que je veux prendre un couteau et la tuer. Je ne l’ai jamais envoyée à l’hôpital malgré ces années de disputes et d’échanges musclés. […] J’ai toujours fait attention à ne pas lui faire de mal, de ne pas aller trop loin. » Ou encore, à propos de leur relation : « C’est un mélange amour-haine, j’y ai trouvé une énergie. Si ça a duré aussi longtemps, c’est que cette masse négative générait du positif. »
Les enfants victimes dont on ne parle pas
Tribunal qui questionne, toujours pareil hein!
Pourquoi n'êtes-vous pas partie dès le début des violences?
Victime qui a du mal à exprimer un système qui mériterait 3 mois à expliquer et non 3 heures d'audience !
Propos de l'homme en sortie d'audience Ă vomir !
« J’ai l’impression d’avoir été l’otage d’un débat de société sur les violences sexistes et sexuelles. Je ne crois pas avoir jamais exercé de domination, revendique-t-il. Je ne suis pas DSK, je ne suis pas Depardieu ! »
Et le sentiment de culpabilité de cette femme qui a pourtant souffert le martyre dans sa chair pendant de si nombreuses années et qui commence seulement à comprendre ce qui lui est arrivé !
« J’admirais tellement Jean-Michel au début de notre relation que j’étais incapable de recul critique, ce qui m’a conduite à accepter ce que je n’aurais pas dû tolérer, décrit-elle. J’étais certes majeure et en âge de faire des choix, je le sais bien, mais cet écart d’âge et de situation a joué un rôle dans la relation d’emprise qui s’est progressivement mise en place. Monsieur m’a souvent rappelé qu’il pouvait me détruire, briser ma carrière, qu’il était un écrivain connu et moi une petite prof. Il connaissait de fait beaucoup de monde dans les “hautes sphères”, comme on dit. »
En dépit du jugement, Laure Helms dit aussi et surtout ressentir aujourd’hui un « très grand sentiment de culpabilité de ne pas être partie », vis-à -vis d’elle-même et de ses enfants.
Que dire de plus, sinon que la société a encore un très looooonnnnng chemin à parcourir afin de protéger les femmes : prévention et protection, changement de paradigmes, disséminer l'information sur les systèmes patriarcaux de domination familiale et institutionnelle afin de les déconstruire, formation complète des policiers, des avocats et des juges au mécanisme d'emprise, campagnes publicitaires fréquentes et impactantes contre les violences faites aux femmes et des féminicides, mise en place de cellules d'accueil primaire lorsque les femmes prennent enfin leur courage à deux mains pour partir, prise en charge des enfants par un psychologue sur la durée, prise en charge des victimes par des services dédiés en psychiatrie car oui les séquelles physiques et psychiques sont extrêmement graves. Installées durant des années, ces blessures sont des plaies ouvertes longues à cicatriser...
On retiendra la condamnation clémente à mes yeux :
dix-huit mois de prison avec sursis et 8 000 euros d’indemnisation pour le préjudice infligé à son épouse par Jean-Michel Maulpoix, 71 ans
Un poète en prison, ça ferait un chouette titre de poème, hein Maulpoix !
#maulpoix #violencesconjugales #patriarcat #violencesfaitesauxfemmes #emprise
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De l’éthique en littérature - Communication des responsables du Prix Louise Weiss de littérature et d’Écrire l’Europe
Date de publication :05/03/24
Vie des campus Université
Le poète Jean-Michel Maulpoix a été parrain du Prix Louise Weiss de littérature des étudiant·es de l’Université de Strasbourg en 2021-2022. Le 13 février dernier, la justice a condamné le poète pour des violences physiques et des propos inadmissibles à l’encontre de son épouse. Nous tenons à faire savoir que les faits qui ont mené à cette condamnation sont contraires à toutes les valeurs défendues par le Prix Louise Weiss et par la résidence « Écrire l’Europe » qui lui est associée.
Le combat infatigable de Louise Weiss pour défendre les droits et les libertés des femmes nous rappelle l’urgence à poursuivre la lutte contre toutes les violences sexistes.
En tant que personnes publiques, les poètes, tout comme les artistes, les intellectuels et les universitaires, ont une responsabilité particulière. Celle-ci est encore accrue dans le cas de la production d’une œuvre poétique qui relève du lyrisme, qui traite directement de la vie et qui porte en son sein un idéal de rapport à l’autre ainsi que des exigences éthiques fortes. Exercer des violences contre les femmes, c’est aussi exercer des violences contre l’éthique en littérature et contre les valeurs qui sont attachées à l’art et à la création.
Victoire Feuillebois, porteuse d’Écrire l’Europe
Pascal Maillard, porteur du Prix Louise Weiss
Mathieu Schneider, vice-président Culture, science-société et a
https://www.unistra.fr/actualites-unistra/detail-actualite/22738-de-lethique-en-litterature-communication-des-responsables-du-prix-louise-weiss-de-litterature-et-decrire-leuropections solidaires
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