✴️7 conseils essentiels à l'attention de l'entourage d'une personne vivant avec un trouble bipolaire par Rob Whittaker de Polar Warriors
Je vous ai traduit cette vidéo très utile de Rob Whittaker, que vous pouvez également regarder avec les sous-titres.
Marie Agnès READING
Alias Bipolaire On Air
Voici le lien :
7 POWERFUL Tips for Family & Friends Supporting Someone with Bipolar Disorder 🌟
https://youtu.be/rafiM5eq-MU?si=jc_OoscN27LsSt5U
Vivre avec un trouble bipolaire, ce n'est pas seulement traverser les phases maniaques et dépressives ; c'est aussi gérer les relations qui nous entourent. J'ai vécu avec ce trouble pendant la majeure partie de ma vie, j'ai rompu les liens, repoussé certaines personnes et vu mes proches lutter pour me soutenir sans savoir comment m'aider. Ces 7 conseils ne viennent ni d'un manuel ni d'une recherche Google ; ils sont le fruit de plusieurs décennies d'expérience personnelle.
Bienvenue dans l’univers de Polar Warriors ! Ma chaîne est entièrement dédiée à aider les personnes, les familles et les amis qui vivent avec un trouble bipolaire ou qui connaissent quelqu’un qui en souffre. Mon objectif est de fournir des outils concrets pour gérer le trouble bipolaire et d’aborder des sujets qui peuvent aider les "Guerriers Polaires" à mener une vie plus équilibrée, paisible et épanouissante !
Que vous soyez un membre de la famille, un ami ou le partenaire d'une personne atteinte de trouble bipolaire, cette vidéo vous aidera à y voir plus clair et à trouver ce qui fonctionne vraiment. 🧠💙
Rob Whittaker of Polar Warriors
🔥 Dans cette vidéo, vous apprendrez :
✔️ Pourquoi aimer une personne bipolaire, c’est accepter toutes ses facettes
✔️ Comment réagir face aux contradictions lors des phases maniaques et dépressives
✔️ Pourquoi la « prise de conscience » n’est pas toujours synonyme de stabilité
✔️ La différence entre soutien et contrôle
✔️ Comment éviter de transformer les conflits ordinaires en « crises de santé mentale »
✔️ Pourquoi la résistance peut être une forme d’autoprotection
J'ai vécu la plupart de ma vie avec un trouble bipolaire. J'ai coupé des ponts, repoussé des gens, j'ai été le témoin de situations où les gens essayaient désespérément de me donner leur amour et de me soutenir, sans qu'il sachent vraiment comment faire !
Les 7 astuces que je vais vous partager proviennent de dizaines d'années d'expérience de vie avec un trouble bipolaire.
🟠1. La première astuce que je vais vous livrer, c'est comment faire pour nous apporter votre amour et soutien malgré les changements au lieu d'être à la recherche d'une ancienne version de nous qui vous paraît plus facile à appréhender. Plusieurs personnes m'ont dit que l'ancienne version de moi leur manquait ! Ça c'est comme de dire à une personne dans un fauteuil roulant que l'on préférait quand il marchait !
La bipolarité n'est pas statique. Au fil du temps on peut développer des croyances, différents niveaux d'énergie, différents buts, ou identités. Toutes les versions de nous sont bien réelles, même s'il s'agit de manie ou de dépression. C'est notre réalité à l'instant T. Certaines versions de nous peuvent ne pas refléter nos valeurs intrinsèques mais il n'en reste pas moins que ce sont des réalités de notre expérience humaine.
Je sais qu'il est difficile de nous gérer quand à une certaine période, nous pouvons être profondément introspectif et le mois suivant bavards, impulsifs, ou bien lorsque nous formulons des choses qui contredisent nos croyances précédentes. C'est dans la nature humaine de rechercher la prévisibilité de la part de personnes que nous aimons. Je comprends totalement. Mais parfois, nos proches commencent à regretter la version stable de nous sans s'en rendre compte, celle qui était plus facile à gérer et qui semblait normale. Si nous avons l'impression que vous ne nous aimez que lorsque nous sommes stable, nous commençons à intérioriser la honte, comme si nous devions gagner votre amour en étant plus facile à vivre. Arrêtez de courir après une version fixe de nous et embrassez l'idée que notre identité peut changer. Si nous ne nous sentons aimés que pendant les périodes de stabilité, cela devient une forme de pression. Mais si nous savons que vous serez à nos côtés même à travers les versions les plus confuses de nous-mêmes, c'est à ce moment-là que nous commençons à nous sentir suffisamment en sécurité pour guérir au lieu de jouer un rôle.
🟠2. Mon deuxième conseil est d'être doux avec nous lorsque nous nous contredisons.
Ma réalité et ma façon de percevoir les choses peuvent changer radicalement lorsque je passe de la manie à la dépression. Pendant les états euphoriques tels que la manie ou l'hypomanie, le monde semble si infini et si empli de potentiel, que je pourrais dire des choses comme : « Je ne me suis jamais senti aussi bien !" Ou encore : "Je me sens enfin moi-même à nouveau !" Cependant, lorsque la dépression arrive, je contredis tout cela. Je commence à dire des choses comme : "Je déteste ma vie", ou que rien de ce que je fais n'a d'importance. Si nos proches essaient de nous reprendre pour avoir dit quelque chose de différent de ce que nous avons dit une semaine ou un mois auparavant, c'est comme remettre en question notre réalité et invalider ce que nous ressentons. Or, il ne s'agit pas d'ignorer les comportements nuisibles ou de nous laisser réécrire la vérité pour éviter la responsabilité. Il s'agit de comprendre que les deux états émotionnels peuvent être réels parce qu'ils reflètent ce que nous ressentons à ce moment précis. Je sais combien c'est difficile pour nos proches. Ils veulent savoir où nous en sommes et ce qui est vrai. Alors, ils insistent pour obtenir des éclaircissements ou essaient de corriger la
contradiction. Cela insinue essentiellement
que ce que nous ressentons n'est pas valable à moins que cela ne corresponde à ce que nous avons ressenti par le passé. Mais la bipolarité ne fonctionne pas comme ça !
Voici comment vous pouvez aider. Quand nous nous contredisons, n'essayez pas de résoudre la contradiction. Abordez-la en faisant preuve de curiosité. Essayez de dire quelque chose du genre « On dirait que les choses sont vraiment différentes en ce moment par rapport à avant, mais je suis là pour toi quoiqu'il en soit ». Cela nous montre que nous n'avons pas à nous forcer à être émotionnellement cohérent pour être aimé.e.
🟠3. Passons au conseil numéro trois. Apprenez à connaître notre trouble bipolaire et pas seulement le DSM ! Oubliez le manuel
diagnostique et statistique des troubles mentaux pendant une minute et étudiez-nous, pas seulement le diagnostic.
Chacun d'entre nous atteint de bipolarité le vit différemment. Les manuels ne fournissent qu'un cadre de base. La manie ressemble à ceci. La dépression ressemble à cela. C'est comme apprendre à nager à partir d'un manuel. Un clin d'œil à tous les médecins. Certains d'entre nous deviennent énergiques et bavards pendant l'épisode maniaque tandis que d'autres deviennent simplement méchants et en colère. Certains d'entre nous sombrent dans la dépression progressivement tandis que d'autres semblent s'effondrer du jour au lendemain. Apprendre à connaître notre propre manifestation de la bipolarité implique des signes uniques et des schémas qui vont et viennent par cycles. Par exemple, devenons-nous plus impulsifs avant de nous endormir ? Avons-nous tendance à nous isoler avant une crise ? Certains événements de la vie ou les changements de saison déclenchent-ils des cycles ? Ce type d'observation peut vous aider à être plus proactif que simplement réactif. Vous serez en mesure de nous soutenir plus tôt et avec plus de précision au lieu d'attendre que les choses deviennent suffisamment extrêmes pour cocher les cases d'un diagnostic de trouble bipolaire.
🟠4. Mon conseil suivant est qu'il ne faut pas confondre l'intuition d'une certaine lucidité pour de la stabilité !
Quand on dit quelque chose comme « Je sais que je suis maniaque » ou « Je peux sentir qu'un épisode dépressif arrive », il est facile de supposer qu'on maîtrise la situation. Parfois oui, mais pas tout le temps. La lucidité et la stabilité ne sont pas la même chose. On peut reconnaître lorsqu'un train accélère mais ne plus pouvoir l'arrêter. Quand je suis symptomatique, ma conscience peut aller et venir. J'aurai peut-être des moments de lucidité, où je comprends ce qui se passe en moi, mais cela ne signifie pas que je suis capable de gérer mes symptômes. L'élan de la manie ou la lourdeur de la dépression peuvent être si intenses qu'elles prennent le pas sur la logique et les bonnes intentions. Si vous voyez que nous faisons preuve d'une certaine "perspicacité", essayez de rester en contact avec nous. C'est l'occasion de demander si nous voulons de l'aide pour élaborer un plan, contacter un professionnel ou fixer des limites à des choix risqués.
🟠5. Passons maintenant au cinquième point. S'il vous plaît, ne nous traitez pas comme votre projet familial ! Personne ne veut se sentir comme un problème à résoudre, surtout venant de nos proches. Si tout commence à tourner autour de notre gestion, nous le ressentirons. Que vous le vouliez ou non, vous pourriez finir par faire de nous un patient permanent au lieu de la personne que vous aimez. C'est épuisant d'être traité avec des pincettes, surveillé, ou discrètement blâmé pour les tensions dans la maison. Même si cela part d'un sentiment de préoccupation, ce genre de dynamique crée du ressentiment pour tout le monde. Nous pourrions même nous rebeller juste pour prouver que nous ne sommes pas contrôlables ou complètement réduits au silence et nous replier sur nous-mêmes parce que nous nous sentons humiliés. La solution ici n'est pas d'ignorer la maladie. C'est d'arrêter d'en faire le centre de chaque interaction. Parlez-nous comme à un frère ou une sœur, un fils ou un partenaire. Pensez à nous inviter à des évènements qui n'ont rien à voir avec la santé mentale.
🟠6. Conseil numéro six : arrêtez de transformer les conflits normaux en problèmes de santé mentale. Non, chaque désaccord n'est pas une crise de santé mentale. Parfois, ce n'est qu'un désaccord. Si nous sommes frustrés, irrités ou contrariés, cela ne signifie pas que nous sommes en danger ni que nous traversons automatiquement un épisode. Les personnes bipolaires restent des personnes. Nous avons le droit de nous tromper, d'avoir des opinions tranchées, d'être émotifs, ou même parfois, d'être comme tout le monde. Lorsque chaque tension est traitée comme un symptôme, cela crée cette dynamique où nous ne sommes plus pris au sérieux. Nous devenons instables, même si nous avons raison. C'est insultant et cela mine la confiance. Au bout d'un moment, nous cessons de faire confiance à notre propre instinct parce que tout est traité comme un signal d'alarme. Il nous est plus difficile de savoir quand quelque chose ne va pas. Si vous êtes contrarié par nous, dites-le. Si nous dépassons les bornes, parlez-en ! Il est normal de donner un vrai retour d'information.
🟠7. Nous voici arrivés à mon dernier conseil pour aujourd'hui. Essayez de voir la résistance comme une forme d'autoprotection ou comme être en mode survie. Si nous nous replions sur nous-mêmes, rejetons l'aide, ou même nous emportons, il est facile de le prendre personnellement ou de le qualifier de forme de résistance. Prenez du recul et demandez-vous ce que nous sommes réellement en train de protéger ? Est-ce le contrôle, la dignité, la vie privée, ou le dernier brin d'autonomie qu'il nous reste ? Il ne s'agit pas seulement d'être difficile. Parfois, le seul pouvoir que nous avons, le pouvoir de dire non est précieux. Même si ce non est autodestructeur. Alors, au lieu d'insister, prenez du recul juste assez pour respecter ce à quoi nous tenons. Vous n'êtes pas obligé d'être d'accord avec notre comportement, mais essayez au moins de comprendre le pourquoi. Ensuite, cherchez une façon plus douce de nous atteindre. Essayez de poser une question au lieu de proposer une solution. Dites quelque chose comme : « As-tu besoin d'espace ? » ou « As-tu besoin de compagnie en silence ? » Essayez de garder une présence calme au lieu de donner l'impression de faire la leçon. Nous sommes plus susceptibles de nous ouvrir si nous nous sentons en sécurité. En respectant nos défenses, vous pourriez accéder à ce qui se cache en-dessous.
Avant de partir aujourd'hui, faites-moi savoir dans les commentaires si vous vivez avec un trouble bipolaire ou si vous soutenez une personne qui en souffre. Et si vous avez besoin d'un soutien supplémentaire, le lien dans la description de la vidéo est l'endroit où vous pouvez me contacter directement. Prenez bien soin de vous et je reviendrai ici bientôt avec d'autres vidéos de Polar Warriors.
Restez en bonne santé !
Rob
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